L'histoire :
Deux elfes de la forêt demandent au forgeron Baruck d’arrêter de couper les arbres car il fait souffrir la forêt. Devant son refus, un des elfes lui lance un sortilège : désormais, tous les outils deviendront mous entre ses mains. Baruck ne peut donc plus exercer son métier ! En rage, il cherche un moyen de se venger et le trouve le soir même, tandis que les elfes festoient autour d’un feu de camp. En tendant l’oreille, tapis derrière un buisson, il apprend en effet que les jeunes elfes peuvent changer les bûches en lingots d’or par la force de l’esprit. Aussitôt, il enlève Elvish, un jeune elfe. Mais son petit dragon Barbaro les poursuit et neutralise le vil bucheron. Barbaro emporte ensuite Elvish sur son dos… mais il ne retrouve pas le chemin du village elfe. 10 ans passe, et Elvish a grandit dans la nature, auprès de Barbaro. Etant donné qu’il est muet, c’est Grimm, une espèce de volatile bavard qui lui sert d’interprète. Ce jour là, Elvish, Grimm et Barbaro font la connaissance de Betsy, qui court après le linge de monsieur le maire, dérobé par un vilain gobelin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce conte pour enfants est plein de bonnes idées susceptibles de faire rêver les enfants… Les auteurs ont en effet fait un amalgame original et inventif d’éléments issus des contes de Perrault (la possession d’un être capable de produire de l’or, comme dans Peau d’âne), de mythologie celtique (les elfes), d’autres BD (le ramollissement des objets est digne du Métomol de Champignac dans Spirou) et moult trouvailles originales (les escargots à la rescousse…). Néanmoins, il est conseillé de s’accrocher pour comprendre de quoi il retourne, car la narration est extrêmement décousue. Heureusement, les personnages font parfois des apartés explicatifs pour qu’on comprenne la trame des évènements. Allez, on tente le pitch : un pseudo magicien et un bucheron malfaisant s’allient pour repeindre en « visible » un château qui était auparavant invisible. Pour cela, ils réduisent en esclavage tout un village : ils les font pleurer des larmes de couleurs, qui leur servent ensuite à repeindre le château. Le but ultime, est de trouver un grimoire se trouvant à l’intérieur (en le peignant), qui leur donnerait le « haut pouvoir ». Or, des escargots et un volatile mettent à mal ce plan machiavélique… Dommage car le dessin de Capucine Mazille, très coloré, incite tout particulièrement à la rêverie, parfaitement dans le ton d’un conte de fée. Notamment, des astuces visuelles sont assez rafraîchissantes dans un neuvième art souvent très normé. Par exemple, les bulles de textes ont parfois des formes contextuelles en fonction de leur auteur (la mamie parle dans des cahiers, le tisseur dans des patchworks, les elfes dans des feuilles…). Autre exemple : quand Elvish envoie un escargot pour chercher de l’aide, celui-ci rampe le long des cases suivantes, jusqu’à atteindre son objectif, plusieurs pages plus loin ! Heureusement, ce sont tous ces aspects que retiennent les enfants, à qui se destine avant tout l’album.