L'histoire :
1895. Après la mort de leur mère, Gabrielle et ses deux sœurs, Julia et Antoinette, sont placées par leur père sans le sou dans l'ancienne abbaye d'Aubazine transformée en orphelinat. L'endroit ressemble à une prison. Les filles fortunées ont droit de porter le vêtement de leur choix, tandis que celles qui vivent de la charité publique sont vêtues de noir. Là-bas, les filles occupent leur temps entre cours de cuisine et de couture. Maladroite au début, Gabrielle va ensuite développer des qualités de couturière étonnantes, doublées d'un talent pour la création. Elle se jure qu'elle quittera pour de bon, un jour, ces robes de pauvresse... Plus tard, leur tante Julia qui les accueille et adore fabriquer des chapeaux originaux, accepte que ses nièces lui donnent un coup de main. Sans le savoir, un destin singulier va s'ouvrir pour Gabrielle, fait de succès financiers et de célébrité...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette biographie dessinée prend place dans la jeune collection de l'éditeur Naïve, Grands destins de femmes. Il y est question de Gabrielle, jeune fille sans le sou qui peu à peu, grâce à ses talents de créatrice, va devenir Coco Chanel, célèbre modiste française. Parcours d'une self-made-woman révélant l'icône d'une élégance à la française à contre-courant, cette BD fidèle à l'Histoire officielle est l'occasion d'en apprendre un peu plus sur ce destin peu commun, reflet d'une réussite made in France au XXème siècle. Succès financiers, déboires amoureux, remises en question, fréquentation des milieux artistique et intellectuel, tous les faits marquants de sa vie sont décrits, parallèlement à la naissance d'une marque mondiale synonyme de luxe. Seulement voilà : le récit, très linéaire, décrit platement les différentes étapes sans souligner en quoi elles pourraient revêtir un caractère singulier. Privée d'âme malgré une narration vive et rythmée, la BD peine à intéresser, car trop descriptive ou factuelle. Quant au graphisme à l'aquarelle, il fait le travail sans génie particulier, mais non sans élégance non plus. Reste toutefois cette sensation qu'au lieu de ressembler à un grand destin de femme, le parcours de Coco Chanel et le sujet du livre relèvent davantage ici d'une compilation d'anecdotes sans grand intérêt.