L'histoire :
Isadora nait et vit à San Francisco à la fin du XIXème siècle. Sauvage et solitaire, elle est élevée par une mère seule qui lui reproche de rentrer tard après l'école. Mais sa mère sait lui donner, ainsi qu'à ses frères et sœur, une grande autonomie. A partir de ses livres, elle tente d'imiter gestes et mouvements de ses pairs tandis qu'à 5 ans, en bord de mer, elle reprend « son dialogue avec le mouvement des vents » et s'amuse à jouer à l'école de danse. Très vite, la jeune fille montre des dispositions intéressantes et révèle un talent naturel évident. Un jour, elle décide de quitter le système scolaire, trop rigide pour une fille de sa personnalité. Menant une vie de bohème, elle dispense alors des cours de danse, histoire de faire rentrer les sous. Plus tard, elle intégrera une troupe de pantomime à New-York puis ira conquérir l'Europe ensuite... Sur scène, légère comme une plume, elle célèbre le beau, simplement vêtue d'une toge, élégant contrepied à la morale religieuse de son époque...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Josépha Mougenot et Jules Stromboni ont souhaité mettre en images le destin de la célèbre danseuse américaine Isadora Duncan, aux pieds nus et vêtue d'une toge lors de ses représentations, imitant le modèle des figures antiques pour mieux libérer son art. A l'appui d'une narration linéaire ultra-classique et plan-plan, les différentes étapes de sa vie sont décrites : de son enfance à San Francisco à la fin du XIXème siècle au séjour londonien 10 ans plus tard, en passant par New-York et l'Allemagne. En ressort le portrait d'une femme libre avant l'heure, qui a su réinventer l'art de la danse par son naturel, puisant dans les mythes grecs l'énergie de mouvements amples et avant-gardistes répondant à « une nécessité de l'instant ». Si le récit, plat et rapide, n'insiste pas suffisamment sur la dimension féministe et peine à captiver, le dessin de Jules Stromboni est en revanche un régal visuel, au diapason de la grâce naturelle déployée par la muse. Au crayon et au lavis, dans une veine agréablement désuète, son pinceau traduit au plus près l'harmonie gestuelle d'une danse et la douce spontanéité d'un corps plein de vie, d'une beauté toute hellène. Variant les ambiances, les tons et les couleurs, il réussit sans difficulté à nous immerger dans l'âme de cette femme au destin si singulier. D'une lecture assez brève mais plaisante, le livre s'adressera en priorité à ceux qui voudraient en connaître davantage sur Isadora Duncan.