L'histoire :
Tyris, planète réduite à un grand désert de neige depuis la disparition de son soleil, abrite un peuple pacifique qui vit au cœur des montagnes, les Nimbos. A force d’effort et de courage, ces derniers ont érodé des grottes pour y bâtir un paisible village, la cité de Gramatta. La rudesse du climat et la présence des ikokoys alentours, impose de vivre à l’abri, sous peine de grand péril. Occupés à faire du rangement dans le grenier de leur grand-père, Targ et Daric sont en manque d’action. Et puis Daric pense qu’en tant que petit-fils du chef de la tribu Kaasico, il pourrait être exempté de tâches ménagères ! A ce moment précis, il reçoit une boîte sur la tête, comme tombée du plafond… Elle renferme un parchemin illustré d’étranges motifs. Comme ni l’un ni l’autre ne savent lire, ils décident de demander l’avis de Laatin, un marchand du village, qui les envoie chez ce vieux fou de Leestac. Un peu excentrique, celui-ci est aussi au fait de l’histoire du peuple Nimbos et des légendes qui l’accompagnent. Pourtant, devant la curiosité des jeunes, il finit par ne pas savoir expliquer pourquoi leur soleil, Kerfite, s’est éteint. Ni d’où provient le virus responsable de l’épidémie qui a transformé, il y a longtemps, une partie des Nimbos en Ikokoys, une terrible évolution-garou de leur peuple. Depuis, les paisibles occupants des grottes vivent dans la crainte de leurs anciens congénères qui menacent de pillage et de massacre tout Nimbos ou bétail qui passent à leur portée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La couverture de cette BD au format souple, en marge des circuits grand-public, présente Daric et Targ, ainsi qu’un Ikokoys menaçant tapi derrière un rocher. Il n’y a pas de difficulté à identifier le méchant… Ses grands yeux rouges et sa dentition ne laissent aucun doute sur ses motivations. Avec une ambiance visuelle s’adressant avant tout à la jeunesse La légende de Kerfite, le manuscrit est le premier épisode d’une épopée à l’inspiration classique d’héroïc-fantasy, transposée au pays des oursons. Les couleurs chaudes et le trait gras d’Yvan Postel confèrent une atmosphère cosy, malgré la rudesse des conditions, à cette quête mêlant des influences de Tolkien à Walking dead. Les personnages sont simples, dans le bon sens du terme, amicaux, souriants, ils s’expriment clairement et l’histoire imaginée par Benjamin G. se déroule sans accroc. Les pages s’enchaînent tranquillement… Trop sans doute, pour les amateurs de rebondissements en cascade, puisque la douceur prime sur l’action pure. Néanmoins, dans cet épisode qui pose le décor, la tranquillité du début fait progressivement place à l’aventure. D’ailleurs, le premier affrontement avec des Ikokoys fera du dégât. Et l’énigmatique avant-bras qui apparait à plusieurs reprises, dont le propriétaire parle un dialecte inconnu, titille la curiosité. A qui appartient-il ? Pourquoi les signes qu’il trace semblent influer sur les deux héros ? Autant de questions en suspens à la fin de ce premier acte, qui oscille entre conte enfantin et récit d’aventure.