L'histoire :
Le souverain du Royaume Quo, aidé de sa monture violette, arpente les espaces de son territoire en quête de nouveaux esclaves à recruter. Et pour cause : sa puissance et sa richesse sont proportionnelles à la bonne santé de l’usine à cristaux qui fonctionne jour et nuit. Grâce à cette fortune, le souverain cherche en fait à s’attirer les faveurs des royaumes alentours. Mais la main-d’œuvre fait défaut et il faut enrôler toujours plus de travailleurs. Un beau jour, un chanteur est recruté de force par le souverain. La machine va peu à peu se dérégler lorsque les petites sœurs de ce dernier vont tenter de le libérer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jérémie Fischer n’est pas inconnu de nos services : membre du collectif Nyctalope (comme Simon Roussin) et sorti des Arts Déco de Strasbourg (comme Marion Fayolle), le jeune auteur s’illustre dans un premier récit haut en crayons de couleurs pour l’éditeur anglais Nobrow (mais le récit est en français). Deux grandes qualités dans ce Royaume Quo : primo, le talent de l’auteur à composer de jolies ambiances, légères, délicates et palpables, oscillant entre insouciance et gravité, donnant sens à chaque objet, paysage ou être vivant. Secundo, en plus de réussir à capter son lecteur par la force poétique de son graphisme en couleurs directes, Fischer distille une petite réflexion astucieuse sur l’aliénation par le travail ou les forces contraignantes du capitalisme balancées par la soif de liberté. Une mission pour Fischer : faire comprendre les liens tenaces qui nous assujettissent. Et si la musique était la solution ? Bref, une sémillante et intéressante petite fable poétique qui ne s’adresse pas seulement aux plus jeunes (dès 5 ans). Très efficace dans ce petit format, on attend de voir le potentiel de Fischer s’exprimer en plus de pages encore.