L'histoire :
Abraracourcix : Toujours en quête d’équilibre sur son bouclier (arverne !) porté par deux sagouins de gaulois de tailles différentes, Abraracourcix n’en est pas moins le chef du village. Un chef autoritaire et gueulard, qui aime le vin et la bagarre, sauf lorsqu’il s’agit de ne pas contrarier sa femme Bonemine, mégère ultime.
Administration : René Goscinny ne semblait pas porter l’administration dans son cœur. Régulièrement, les rouages administratifs absurdes et zélés se retrouvent ainsi raillés, avec une perfide lucidité, à travers les aventures du moustachu gaulois.
Agecanonix : Il est le doyen du village et il a jadis participé à toutes les guerres romaines. Vieux, petit, courbé, chétif, il marche avec une canne, mais cela ne l’empêche pas de participer aux bagarres et de danser en claquant ses pieds l’un contre l’autre, avec ou sans potion magique. Paradoxalement, il est marié à la femme la plus sexy du village, une femme fatale et hautaine… qui n’a pas de nom ! Anne Goscinny avance une hypothèse à cette curiosité : « Mon père était beaucoup plus âgé que ma mère et ma mère était très jolie. Il y a peut-être un peu de lui dans cette relation, de l’autodérision ».
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’univers du petit gaulois est tellement riche, que Philippe Durant n’a pas trop eu à se couper les moustaches en quatre pour trouver de quoi remplir son dictionnaire insolite d’Astérix. Une fois passées les 7 pages de l’« ordo temporum » (la chronologie, pour les non latinophones), ce sont pas moins de CLXXIII (173) définitions qui sont proposées dans ce petit recueil de CCCL pages (350… Roôôh faut tout vous traduire !), d’Abraracourcix à la Zizanie. Au passage, on note qu’il n’y a rien eu pour illustrer les lettres K, Q, Y et W. La matière première est phénoménalement excellente, mais néanmoins, le boulot est colossal. Historien du cinéma (entre autre spécialiste de Michel Audiard), Philippe Durant a passé plusieurs années sur cette œuvre pour réunir la somme iconographique, provenant parfois de collections privées, faite d’extraits, de photos d’archives, de photos actuelles, de recherches croisées, de story-boards, de découpages de planches, de documents rares, de publicités, de couvertures (Pif, Pilote…), d’affiches, de jouets (puzzles, figurines…), de parodies, de pochettes de disques et surtout de moult commentaires érudits. En plus d’être toujours aujourd’hui la série de BD française qui a le plus gros tirage, Astérix, c’est aussi 14 films (animations et cinéma confondus), un parc d’attraction (et un gros !) et une quantité phénoménale de produits dérivés. Les principaux réalisateurs, doubleurs, comédiens et héritiers sont également interviewés.