L'histoire :
Sur une route déserte des Etats-Unis, un caméléon manque de se faire écraser par un véhicule zigzaguant. Ce bus scolaire repeint de milles couleurs, de fleurs et d’arcs-en-ciel vibre de musiques et de chants. Pendant ce temps, le directeur du F.B.I., J. Edgar Hoover prépare une taupe pour infiltrer cette joyeuse bande d’anarchistes. Quelques temps plus tard, Jayden, intégré dans la joyeuse bande, fume dans les rues de Galvon Mill. Il se demande si Hoover ne dépote pas un peu. Pour lui, ce ne sont que des gamins inoffensifs, des poètes. Heureusement pour lui, les filles sont belles et ouvertes dans l’équipe. Neal Cassady, un ancien compagnon de Kerouac, qui conduit le bus affublé d’un nez rouge, s’amuse dans la rue sur une planche à roulettes avec les enfants. Un romancier génial mais sans roman… pas comme Ken Kesey, qui a déjà écrit deux chefs d’œuvres, et qui mène la troupe. Dans le bar de la ville, la petite bande se livre à un happening iconoclaste, interrompu par le shérif Perpins, qui demande aux jeunes gens de partir de la ville mais leur trouve un abri pour la nuit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En 1964, l’Amérique est encore sous le choc de l’assassinat de Kennedy pendant la campagne pour sa réélection. Il avait fait souffler un vent d’espoir pour les amoureux de liberté et de paix sur une Amérique puritaine et ségrégationniste. Quelques années avant, Jack Kerouac avait signé un roman quasi autobiographique dans lequel il mettait en scène la beat génération, certains de ses proches dont Neal Cassady. Ken Kesey lui, signait en 1962 Vol au-dessus d’un nid de coucou, adapté à l’écran par Milos Forman pour une interprétation inoubliable de Jack Nicholson. Ce sont ces deux romanciers, Cassady et Kesey, qui sont à l’origine de cette virée (véridique) d’un bus scolaire acheté pour une bouchée de pain, redécoré qui allait traverser l’Amérique en partant de San Francisco. Le scénario signé par Fabien Tillon est intéressant et documenté. Le découpage est agréable, il laisse une place à la narration graphique de Paolo Cossi, une ligne claire qui fait penser à Scott McCloud avec des couleurs pop qui renvoient aux Freak Brothers. Cette odyssée des premiers hippies est simple, agréable, facile à lire. A relire, peut-être, pour aller plus loin, avec un petit cahier historique de quelques pages à la fin…