L'histoire :
En juillet 1995, les troupes serbes du général Mladitch ont envahi l’enclave bosniaque de Srebrenica. Les casques bleus envoyés sur place pour protéger les populations sont pris en otage. Une force de réaction rapide est créée par la communauté internationale pour intervenir à Sarajevo. Les forces croates essaient de récupérer les territoires perdus à Zagreb. A La Haye, on lance les premiers actes d’accusations contre les criminels de guerre. Au bureau du Tribunal Pénal International, un Français, Hugo Bedecarrax enquête sur les massacres et les viols perpétrés par Zelko Parakan depuis Vukovar en 1991… Mais son chef, le colonel Forrestier, lui explique de manière assez dure que Parakan n’entre pas dans les plans du TPI. Alors qu’il est en train de lui hurler dessus, le colonel apprend au téléphone la mort de Max Bourgougnous, assassiné chez lui. Bedecarrax part en trombe, c’était un ami à lui…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les tambours des Srebrenica est le premier roman graphique sur la guerre en ex-Yougoslavie. Les auteurs sont reporter tous les deux. Philippe Lobjois, grand reporter, a couvert la guerre en Bosnie de 1991 à 1995. Elliot Raimbeau, lui, est BD-reporter et réalise des illustrations notamment pour Envoyé Spécial. Ils livrent un polar haletant autour du génocide de Srebrenica et de ses répercussions géopolitiques, magnifiquement documenté grâce à des protagonistes directs à l’époque, Florence Hartmann et Jean-René Ruez. On y croise des noms connus, comme Mladic, Karadzic, mais aussi les noms des généraux français Tonnerre et Morillon, ainsi que celui de Boutros Boutros-Ghali, charismatique secrétaire général de l’ONU, à l’époque. Le héros mène une enquête sur l’extermination méthodique de la population masculine de l’enclave bosniaque de Srebrenica par les Serbes. Il va découvrir les affres de la Réalpolitik et se retrouver embarqué dans une guerre des gangs qui se livrent à une course effrénée à la vengeance… L’histoire est passionnante, noire comme l’enfer et totalement désenchantée. Réaliste, quoi. Le traitement graphique de Raimbeau est magnifique, en noir et blanc, crayons, pinceaux et plume. L’album de 150 pages se referme sur un dossier expliquant Srebrenica, avec des témoignages de la journaliste Florence Hartmann et de l’enquêteur au TPIY Jean-René Ruez. Un excellent travail, agréable à lire et instructif à la fois.