L'histoire :
Un dimanche d'octobre, l'équipage du Cocovin célèbre un mariage. Ils sont tous réunis pour célébrer l'amour du Duc Eric du Sudouest et de la Comtesse Eléonore du Nordest. Sauf que ce jour-là, manque de chance, ils ont 99,9% d'être attaqués par des pirates. Alors qu'ils vont prononcer leurs vœux, l'évêque demande si quelqu'un souhaite s'opposer à cette union. A ce moment-là, les probabilités parlent d'elles-mêmes et une attaque pirate s'abat sur le navire. Des boulets de canon qui parlent déboulent. Le père de la mariée s'exclame : « Qui ose me piller le jour du mariage de ma fille ? ». Qu'il se rassure, les pirates ne sont pas là pour piller, ils sont là pour Eric. Le père ne comprend pas. Il s'avère que le père d'Eric est un forban et qu'il est à la recherche de son fils pour en faire un vrai pirate, pardi ! Le pirate prend son fils en otage et retourne à son bateau. Mais Eric n'a aucune envie de changer son mode de vie. Il s'inquiète pour sa belle et douce Eléonore... Tout ce beau monde se retrouve embarqué dans la quête de la perle légendaire de la mystérieuse île Gekoko.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions 3oeil propose cet ouvrage atypique, à l'édition particulièrement soignée. La couverture cartonnée s'ouvre entièrement à plat, laissant deviner les pages reliées, qui se tournent et se positionnent aussi en ouverture à plat, façon leporello. Graphiquement, les formes colorées et abstraites peuvent de prime abord laisser penser à une bande dessinée jeunesse. Or le jeune public ne s'y retrouvera probablement pas dans cette lecture. Le langage est très soutenu, les références et les jeux de mots nombreux. Renaud Farace et Olivier Philipponneau sont inspirés par l'OuBaPo (OUvroir de BAnde dessinée POtentiel). Avec ce nouvel ouvrage, ils continuent d'expérimenter, en jouant avec le dessin et la langue. Celui-ci est chapitré ; et sur chaque chapitre, une couleur fluorescente accompagne les traits en noir et blanc des illustrations. Les personnages ont une certaine abstraction, et il peut parfois être difficile de les distinguer. Malgré tout, cette aventure de piraterie riche en rebondissements est très agréable et nous embarque dans un monde où il ne faut pas chercher le sens, mais se laisser porter par le rythme du récit. Cette bande dessinée dense s'adresse plutôt aux amateurs de BD indé et expérimentale.