L'histoire :
Tandis qu’un mystérieux tueur de femme sévit la nuit, dans les ruelles sombres de Petitesourisville, Ralph, un laborantin, recherche en permanence des potions révolutionnaires. Or ses expériences tournent parfois à l’explosion et lui valent ainsi d’être viré de son laboratoire de chimie. Qu’à cela ne tienne, il compte bien continuer ses recherches et faire parler de lui en améliorant la vie des humains. Pour s’aider à réfléchir sur un concept, il va boire une grenadine dans un troquet. Il y fait la connaissance de Mathilde, une jeune journaliste qui boit des pintes de bière avec des amis. Mathilde est la championne des jeux de mot, surtout quand elle est bourrée… Ces deux-là sympathisent et Ralph promet le scoop de sa vie à Mathilde, lorsqu’il aura fait sa découverte chimique extraordinaire. Il rentre chez lui avec son numéro de téléphone en poche. Les jours suivants, il trouve l’inspiration dans une citation de Woody Allen. C’est décidé, il va inventer une potion pour rendre les gens intelligents. Une fois au point, il décide de la tester dans le bar où il a rencontré Mathilde, en prenant les amis de cette dernière pour cobayes involontaires. Une partie de Trivial Pursuit® sera un excellent test de viabilité pour son invention…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour répondre au cahier des charges de la nouvelle collection Alambic d’Onapratut – dédiée aux histoires éthyliques – l’auteur français Elric Dufau réutilise grosso-modo les mêmes personnages zoomorphiques que pour sa série jeunesse Witchazel. Eu égard à la mise en scène de personnages s’adonnant à la surconsommation d’alcool et à ses zeffets potenziellmnet, hips, digervents, le lectorat type est néanmoins plus adulte. Le dessin reste cependant enfantin, vaguement proche de ceux des univers Disney (en plus « jetés ») et sans couleur. Le format est petit, carré et souple, quasiment celui d’un sous-bock… Il est ici question d’un chimiste (canard) aussi génial qu’irresponsable : il teste sa potion sensée rendre plus intelligent dans la bière d’un groupe d’amis emmenés par la fringante (souris) Mathilde. Comme souvent dans les récits d’Elric, les jeux de mots rigolos et légers pullulent, et l’histoire se montre avant tout délassante. Rappelons en effet que le prétexte premier est la consommation d’alcool. Il est certes question d’un tueur en série, mais le parfum du thriller restera toujours lointain. Au gré des besoins de son récit – une partie de Trivial Pursuit® – Elric nous balance aussi quelques infos de culture générale (vous retiendrez bien le siècle à partir duquel on a commencé l’année par le 1er janvier en France). Petit bémol : l’auteur confond ici la culture et l’intelligence. Car contrairement à son intention, ladite substance révolutionnaire n’excite pas exactement l’intelligence des sujets, mais leur savoir universel ! Allez, pas grave, on va mettre ça sur le compte de l’alcool…