L'histoire :
Libye, février 41. La Panzerdivision est débarquée non loin de Tripoli et en particulier une partie de la 5ème division légère. Joachim van Richter rencontre son équipage. Sur quatre hommes, seul Otto a fait la campagne de France avec lui, les autres sont déployés en Pologne sur le front de l’Est. Le général Rommel souhaite appliquer la même tactique qu’en Europe : la Blitzkrieg. Les hommes se mettent donc en route. Au bout de 200km, trois chars sont déjà tombés en panne. Les Panzers III ne sont pas adaptés aux conditions difficiles du désert. Les compartiments moteurs se remplissent de sables et empêchent les moulins de tourner librement. Les divisions de l’axe avancent sans trouver de résistance. Malgré quelques patrouilles isolées qui montrent toutes leur détermination et leur courage, les forces adverses sont inexistantes. Les conditions difficiles africaines mettent à rude épreuve les machines et les hommes. Les températures dans les Panzers avoisinent les 65°C et les vivres, comme l’eau, s’amenuisent. Autre problème : la ville portuaire de Tobrouk résiste, ce qui empêche l’armée allemande de se ravitailler par bateau. Or Tripoli, seule base de ravitaillement, est à 1’500km du front...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Olivier Speltens, auteur complet, met une nouvelle fois un coup de projecteur sur l’armée allemande durant la seconde guerre mondiale, après l’armée de l’ombre aux mêmes éditions Paquet. Afrikakorps nous immerge dans les rangs de la célèbre Panzerdivision soumise à rude épreuve dans l’enfer africain. Le récit nous met aux commandes d’un panzer au coté du lieutenant Von Richter. En sous-effectif par rapport à l’adversaire, l’armée allemande use de stratagèmes pour faire croire le contraire. A tripoli, les divisions Panzers passent ainsi plusieurs fois au même endroit pour tromper les espions Anglais ; ou encore, ils maquillent des camions pour faire croire à des tanks et ainsi gonfler les rangs. Le matériel allemand est cela dit bien supérieur. Ainsi les divisions peuvent compter sur des tirs d’artilleries très précis. L’armée allemande remet le couvert après la campagne de France et semble réussir son pari. Speltens donne corps à ses personnages et sans se fier à la couleur de l’uniforme, le lecteur plonge dans la chaleur et le sable du désert. Au niveau du dessin, malgré un découpage conventionnel, le trait réaliste de l’auteur est vraiment appréciable. Les représentations du matériel, navires, avions, chars sont très belles. Les paysages désertiques sont époustouflants et sublimés par une mise en couleurs ajoutant vraiment un plus à l’album. Les camouflages et les effets de lumière sont bien rendus. Les amateurs de récit de guerre vont être comblés. Le choix de mettre en scène l’armée allemande est un plus qui, plusieurs décennies après la fin de la guerre et la paix durable franco-allemande, ne doit soulever aucune polémique. Speltens livre un très joli travail narratif et graphique sur la puissance de l’armée de l’axe, sans parti pris.