L'histoire :
1972 : la guerre du Vietnam fait rage, même si les Américains sentent qu’elle va bientôt se terminer. Les combats sont toujours aussi violents et les duels aériens dangereux et mortels. Avec les célèbres B-52, les Marines sillonnent les airs, malgré le danger latent. Dans la base, beaucoup murmurent que le pilote Towsend est l’un des meilleurs, mais aussi l’un des plus dangereux, car imprévisible. Towsend ne rêve que de détruire le plus d’ennemis possibles et de survoler les airs. Alors qu’ils sont en pleine soirée, Towsend apprend que son ami le capitaine Cincuotti a été retrouvé par une patrouille. Il se rend alors à l’hôpital pour voir son ami, prisonnier des Viets pendant plusieurs années au Laos. Emacié par le manque de nourriture, le capitaine a du mal à parler de sa captivité. Cela n’empêche pas Towsend de continuer la lutte. Le lendemain, les marines prennent l’air pour une mission des plus périlleuses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bomb Road se termine sur cet épisode. Le procédé narratif est toujours le même que les tomes précédents : le vieux colonel Towsend raconte son passé militaire et ses exploits d’aviation. Le dernier épisode traite de la fin de la guerre du Vietnam, du point de vue des airs. Malheureusement, comme les tomes précédents, on s’ennuie très vite de cette narration creuse et peu stimulante. L’histoire se résume à deux actions principales (deux raids aériens dont un qui tourne mal) ; le reste n’est qu’une série de dialogues conventionnels et peu intéressants. Voire franchement grotesques. Aucune psychologie dans les personnages, aucun suspense… Le récit est comme une sorte d’encyclopédie de la guerre, avec tout le matériel de l’aviation. En effet, Koeniguer aime distiller son texte de termes techniques et propres à l’aviation : matériels, équipements, positions et types de manœuvres… Tout y passe, comme une sorte d’inventaire de l’armée US. Cet aspect pédagogique (la première page offre un lexique des mots techniques) plonge le lecteur dans la réalité de la guerre. Cependant, c’est tout ce que le lecteur peut se mettre sous la dent : le reste n’est qu’une longue suite d’évènements sans âme (est-ce représentatif de l’armée ?). Le dessin, froid dans les couleurs, reste plaisant et impressionnant quand les marines prennent leur envol. Koeniguer se plait à dessiner les avions sous toutes les coutures et il excelle dans cet art. Malheureusement, cela ne suffit pas pour transporter le lecteur… Bref, la conclusion est assez vide, et la série appliquée se révèle trop pédagogique : le tout sent le spot de recrutement militaire qui ne séduira que ceux qui rêvent de jolis « jouets » de combat. Un hymne à l’armée de l’air, insipide et… terre à terre !