L'histoire :
Ce soir, Marta, une camarade de classe de Mina, vient dîner à la maison parce que sa mère a décrété qu’elle devait se faire plus d’amies. Elle a beau lui expliquer qu’elle n’est pas à l’aise avec ça, la cause est entendue. Comme prévu, le repas est un désastre avec oncle Ernesto qui a peur de s’assoir (il n’oublie jamais de dire qu’il est cathisophobe), son petit frère qui la taquine sans cesse, son père qui fait le malin, sa mère envahissante et sa grand-mère qui livre sa propre crème chocolat au moment du plat de résistance ! Elle voudrait que sa mère ne se mêle plus de ses affaires, elle ne comprend pas ce que les autres ados ont avec les « likes » et leur désir de faire savoir au monde ce qu’il font, ce qu’ils pensent ou qui ils sont… Elle, son truc c’est de disparaître. Comme la fois où, enfant, elle s’était cachée pendant des heures sans bouger, sous une couverture. Alors que toute la famille la cherchait, elle était devenue invisible ! C’est exactement ce qui lui faudrait aujourd’hui, lorsqu’elle entend Marta raconter à ses copines que sa grand-mère s’est fait dessus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Freezer aborde le thème de la famille par le truchement d’une ado mal dans sa peau. Une mère envahissante, un père en recherche de notoriété, un petit frère espiègle, un oncle célibataire endurci qui manque de confiance en lui et une grand-mère qui gagate constituent son foyer. Des copines malveillantes et ses règles qui n’arrivent pas, complètent le tableau. Son mal-être découle en partie d’une famille qui dysfonctionne mais qui se serre les coudes. Rien de nouveau à l’horizon. Le dessin place les curseurs au minimum par son coté enfantin appliqué. La couleur lisse l’ensemble pour un rendu acceptable. Ça tombe bien, puisque l’intérêt est ailleurs. En effet, le côté cru de l’intrigue porte un message plus subtil, dans la veine du superbe film Little Miss Sunshine qui a manifestement inspiré Véronica « Veci » Carratello. A travers les difficultés du quotidien d’une famille de la classe moyenne, les névroses du monde sont passées en revue à travers le manque de confiance en soi, les traumatismes fondateurs, le besoin de reconnaissance, les problèmes avec les voisins, la méchanceté gratuite ou le besoin d’argent… Triste réalité. Et pourtant, il sort toujours une belle fleur du purin. Alors… pourquoi s’en faire ?
