L'histoire :
Pas facile, pour deux frères siamois, de ne pas devenir des phénomènes de foire ou de sombrer dans la dépression. Mais ces deux là semblent loin de ce genre de tracas et s’accommodent parfaitement de ce croche-patte du destin. Ainsi, lorsqu’ils font les courses, ils achètent shampoing et après-shampoing, « deux en un ». Ils sont de fervents adeptes du covoiturage et rêveraient de pouvoir devenir agent-double. Il y aurait peut-être un seul problème : les conquêtes féminines. Car lorsque le hasard leur fait rencontrer 2 sœurs siamoises, il faut que celle qui plaise soit du bon côté. Bref, une vie peu ordinaire mais pleine de surprises et pas monotone pour… deux sous.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prenez un gros matou gris pour remplacer les indécollables frangins. Subtilisez au binôme d’auteurs un chauve à lunettes rondes cerclées et ayant parfois exercé ses talents sur le canapé rouge d’un animateur-télé vieillissant. Vous obtiendrez une BD au succès populaire (Le Chat) utilisant des ressorts humoristiques et une mise en page similaire à ceux utilisés par nos sympatoches Frères Siamois (alternance de strips, de dessins isolés, de pleines pages…). Mais loin de nous l’idée de vouloir crier au scandale du plagiat honteux : ce choix semble parfaitement assumé. D’ailleurs, c’est maitre Geluck, himself, avec lequel Serge Dehaes travaille depuis 20 ans, qui préface l’ouvrage en ironisant sur cette similitude et en nous gratifiant d’un audacieux petit dessin. Hommage ou simple imitation, ce Coup Double n’a pas à rougir, en tous cas, de ses intentions, dont la première est semble t-il de faire rire avec subtilité. Ainsi, déclinant à la manière dudit fameux auteur précité (maximes, réflexions, fins jeux de mots, absurde…), une thématique propice à situations cocasses, les deux auteurs remportent leur pari : c’est drôle sans être redondant, ça surfe sur l’humour noir juste ce qu’il faut et c’est même parfois gorgé d’humanisme. Le dessin, quant à lui, est simplissime et efficace : au service du rire avant tout. Un album plutôt réussi pour une tentative risquée : il fallait, en effet, oser taquiner les terres du bon gros vieux matou sans risquer de ne rendre qu’une pâle copie.