L'histoire :
Trois français surnommés Vince, Toubib et Pac décident de s’offrir une virée aux states, à durée indéterminée. Leur but : être en phase avec une mentalité qui les berce depuis leur enfance, une culture d'un raffinement rare, faite de rap, de séries télé américaines, de burgers et de MTV. Accessoirement, ils y vont aussi pour draguer de la californienne, et « scorer » en la matière. Si Toubib et Pac, les rois de la déconne, sont de vieux potes, Vince se demande encore s’il a bien fait de se laisser convaincre par l’aventure. En effet, Toubib parle anglais comme une vache espagnole et la grande majorité des décisions est motivée par leurs pulsions du moment et une certaine propension à être systématiquement en désaccord. Surtout Toubib et Pac, d’ailleurs, dont l’amitié réciproque passe par une engueulade quotidienne qui dure du réveil jusqu’au couché…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre annonce la couleur : l’intérêt de ce premier épisode vaut essentiellement par son flot intarissable de répliques digne d’Eddy Murphy ou de ses récents ersatz extra-volubiles. Décider qui paie le taxi prend 3 pages à ce trio infernal et il leur en faut 6 de plus pour choisir entre louer le van ou la décapotable. Avouons tout de même que certains passages sont plutôt bidonnant, notamment la scène du snack dans laquelle Pac aborde 3 ricaines, à la manière de La vérité si j’mens : « Elles ont des yeux qui sentent la culotte en soie et des bouches à vous faire exploser le clairon […] des vraies chaudasses, minous tondus et french manucurées façon hot d’or d’honneur ! ». On ne vous avait pas prévenus ? Il y a pourtant la fameuse étiquette « Parental Advisory Explicit Content » sur la couverture, c'est-à-dire qu’il vaut mieux éloigner l’ouvrage des chastes oreilles. Néanmoins, à part cette verve enluminée plutôt sympatoche, il ne se passe pas grand-chose : ils débarquent, prennent un taxi, une chambre d’hôtel, louent un van, partent à Los Angeles puis au grand canyon. Voilà pour la trame exhaustive d’un récit entièrement noyé sous un flot permanent de vannes pus ou moins délayées dans un verbiage incessant. Si cette tchatche jargonnée est illustrée par un dessin rapide et lisible, relativement adapté à ce type d’humour, elle finit en revanche par taper un tantinet sur le système. Un conseil : évitez l’overdose en découpant la lecture en plusieurs tranches.