L'histoire :
Portant fièrement le magnifique Katana, au fourreau et à la garde rouges, forgé pour sa gloire, le seigneur Nagashi Osima part en guerre : il sait où se terrent les Ninjas du Clan du Rat, ceux qui salissent l’honneur de son propre clan depuis trop longtemps. En incendiant le monastère qui les abrite, il est plus que jamais déterminé à les anéantir jusqu’au dernier, au risque d’en oublier les codes de combat du Samouraï. Sa vengeance accomplie, il a la triste surprise de trouver, à son retour, son propre fils assassiné par l’ennemi, qu’il croyait avoir vaincu. Désormais, il utilisera uniquement son Katana pour trancher la tête du dernier représentant du Clan du Rat. Mais le destin est joueur et cruel… C’est ce même sabre à étui rouge que porte à la ceinture Ogasai. Son père qui tenait l’arme d’un grand guerrier, lui a confié en héritage. Cependant, il semble que ce Katana n’ait jamais servi au combat. Le valeureux Samouraï craint malheureusement qu’il n’ait, lui non plus, pas l’occasion de l’utiliser : depuis sept longues années, son clan a l’interdiction, par ordre du Shogun, d’en découdre avec ses rivaux. Las d’être contraint de subir régulièrement les provocations des guerriers du clan ennemi sans pouvoir y répondre, il trouve un moyen de mettre fin à la trêve : radical et violent…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Des reflets argentés de son armure, à son regard noir et déterminé, en passant par son inégalable science du combat, le Samouraï possède un incroyable pouvoir de fascination. Son cousin occidental, le preux chevalier, ne démérite pas en égalant à l’occasion son courage et son dévouement. Mais, il est loin d’évoquer aussi fortement ce sens de l’honneur hyper codifié qui colle à l’image du représentant de l’empire du soleil levant. En choisissant de nous faire suivre, à travers 4 récits, le destin d’un Katana d’exception, Enrique Campdepadros/Khato cherche à mettre justement en lumière certaines des valeurs constitutives du Bushido, le fameux code des Samouraïs. Féru d’arts martiaux (il est même ceinture noire 4e dan et prof de karaté), Khato se livre à un exercice pictural digne des meilleurs randoris. Maîtrisant avec dextérité ses aquarelles ou utilisant l’espace de ses planches avec génie, il parvient parfaitement à transcrire la violence des destinées de ces héros japonais engoncés dans leurs fameuses valeurs codifiées. Ce graphisme n’est d’ailleurs pas sans rappeler le travail de son compatriote argentin, Juan Gimenez (La Caste des Méta-Barons, Le Quatrième Pouvoir), lui aussi habile dans l’art d’illustrer les combats. D’une lecture extrêmement plaisante, on pourra juste regretter que Khato ait choisi de scinder cette immersion au cœur des guerres civiles féodales en 4 courts récits. Pourtant parfaitement équilibré et réussissant à livrer les messages voulus, il manque à l’ouvrage une dimension épique qu’un récit unique et plus dense aurait pu lui conférer.
