L'histoire :
Par une belle journée des mers du sud, une voix tonne : « Wilson ? Noby ? Smith ?... Aurais-tu encore oublié qui tu es, Sean Hawkins, et pourquoi tu es seul naufragé sur cette île déserte ? ». Sans Monsieur Coco, son ami aurait sans doute perdu la raison depuis longtemps. Pourquoi le capitaine Kidd l’a-t-il abandonné avec pour seul compagnon cet étrange épouvantail, garant de sa mémoire contre une possible folie ? Toute l’histoire commença par la décision du corsaire de se faire pirate, suivie de l’intervention du jeune matelot qui sauva la vie du capitaine. Lui qui avait promis à son père agonisant, d’en finir avec tous les flibustiers qui croiseraient son chemin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On reconnaît le talent d’un scénariste bd tout comme celui d’un dessinateur à sa capacité à en dire beaucoup, sans en dire trop, en peu de pages. La collection « solo » chez Paquet impose à ses auteurs de conter une histoire dense, suffisante et attrayante en 46 planches. Force est de reconnaître la parfaite maîtrise dont fait preuve le trio Wander Antunes à la baguette, Tirso Cons derrière son crayon et Javier Montes, préposé aux couleurs. Librement adapté de Robinson Crusoé et autres mythes flibustiers, L’oeil du diable est un récit qui mêle astucieusement les éléments récurrents à toute bonne histoire de pirates. La rivalité des frères de la côte avec les corsaires, leurs cousins pourtant très germains, les tempêtes, les combats en haute mer sur de fiers galions et frégates, les exactions, une mutinerie, la soif de richesses… et le mauvais œil dont il est dit qu’il poursuivra celui qui convoitera le précieux joyau. Sur une base classique, le trio d’auteurs parvient toujours à nous surprendre et nous charmer. Le soin apporté à chaque pièce du puzzle (rythme et découpage, cadrages et vignettes, narration en voix-off ou directe, couleurs chatoyantes sans être claquantes…) au service de l’efficacité, compose une belle réussite, très honnête. Le comble pour un pirate ! Sa fin ouverte laisse espérer une suite plus libre et endiablée… le comble pour un one-shot ! A l’abordage !