L'histoire :
Petite Sœur : Deux jeunes femmes, Jie Jie et Mei Mei, s'aiment éperdument, mais en secret. Il leur est toutefois impossible de se marier pour dévoiler au grand jour leur passion. Et pour cause : Jie Jie doit repartir bientôt, car son père souhaite lui trouver un mari. Mei Mei a toutefois une idée : elle va persuader son mari de prendre Jie Jie pour seconde épouse. Elles pourront ainsi rester toujours ensemble. Mais son mari ne l'entend pas ainsi...
La lance et le bouclier : Depuis la mort de l'empereur Shao, le régent Dong Zhuo tyrannise la population. Le général Lu Bu, son fils adoptif, le protège en permanence. Vaillant et cruel, il est comme une lance puissante, impossible à vaincre. Ainsi, si Dong Zhuo continue à contrôler le pays, il se fera bientôt proclamer empereur et c'en sera fini des Han. Mais Diao Chan, fine et belle stratège, a une idée : il suffit de faire en sorte que Dong et Lu courent après le même gibier. Obéissant à un plan machiavélique dont l'enjeu est la survie des Han, Diao Chan va tenter de séduire Lu Bu et Dong Zhuo pour les faire sombrer tous les deux...
Le Tigre et la belette ainsi que La rencontre viennent compléter ces deux nouvelles.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deuxième tome de L'Ombre et le Feu, toujours des auteurs Chinois au dessin et au scénar, mais une équipe entièrement renouvelée. Et ça se ressent par rapport au premier tome. Il est encore question de la morale taoïste, ici, mais avec plus d'élégance, de légèreté et d'humour. On aime particulièrement certains dialogues qui, si on les lit au second degré, ont de quoi faire sourire. Pensez-vous donc, sous la plume érotico-poético-romantique de ces auteurs inspirés par une morale taoïste ou confucéenne, l'hymen devient « un voile de nacre », le clitoris « une perle de feu », la minette « une porte de Jade » enfermant « une fleur de lune » (là, c'est à vous de deviner !) et le pénis « un tigre de Jade » ! Sans oublier « la potion de corne de daim » en lieu et place du gingembre... Soutenues par des scénarios cohérents et légers, ces quatre variations se lisent rapidement, mais avec plaisir. Du sexe délicat, des amours saphiques et des petits complots en guise de trame de fond, il n'en faut pas plus à ces auteurs pour nous divertir gaiement. Quant aux dessins, ils savent être discrets et fins, n'exagérant jamais en termes de proportions. Quoique des corps féminins aussi gracieux et parfaits, on n'en rencontre pas à chaque détour de rue... Mais bon, quatre variations érotico-taoïstes plutôt bien menées qui, sans atteindre des sommets narratifs, sont tout à fait acceptables...