L'histoire :
1939, un vrombissement assourdissant remplit les airs du petit aérodrome familial où est basée l’entreprise Nowak. En vol, le nouvel N2, dernier né des ateliers Nowak, est poussé à son maximum. Maurice Nowak, le père de famille et directeur de l’entreprise, est surpris de la façon dont est poussé son avion. Demandant à son ingénieur si le pilote d’essai n’exagère pas en malmenant l’appareil à faible altitude, ce dernier lui répond que c’est son fils Gabin aux commandes et non le pilote d’essai. Son sang ne fait qu’un tour et attendant le retour de Gabin sur le plancher des vaches, le patriarche fulmine. A son arrivé le jeune pilote est accueilli par une salve de reproches. Mais il n’y a pas à dire, le jeune Gabin a le pilotage dans le sang. Les améliorations qu’il a apportées sur l’appareil, malgré les calculs contradictoires de son ingénieur, sont prodigieux. Avec l’arrivée de la guerre, le commandement français n’honore plus ses traites avec l’avionneur, ce qui met la petite entreprise dans le rouge. La puissance du N2 est telle, que Berlin entend parler de l’entreprise et propose à Maurice, au fond du gouffre après la mort de sa femme, de collaborer. Gabin s’y refuse et sermonne son père devant l’occupant. Son obstination met en péril l’entreprise et sa famille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les suisses éditions Paquet nous placent une nouvelle fois en cabine de pilotage durant la guerre. Au sein de sa collection Cockpit, l’éditeur fait la part-belle aux récits historiques et à l’amateur d’hélices. Cette nouvelle série fait honneur à ces deux thèmes. Le premier scénario de Francis Quériot est bien mené, avec le choix difficile d’une entreprise familiale qui doit subsister malgré l’occupation. Il mêle drame familial et honneur, des intérêts divergents du patriarche et du fils cadet, des choix difficiles qui ont une conséquence lourde et non maîtrisable. Le premier des deux tomes prévus pose un peu plus que les bases. Les décisions prises en France en 1939 ont une répercussion dans le récit en 1956, en Argentine. Quériot donne vie à deux personnages très intéressants, Gabin et José le taximan argentin. De plus, il rythme les rebondissements et pousse même le vice à nous tenir en haleine pour la suite de sa série. La dernière planche surprend et donne de la profondeur à l’intrigue. Coté dessins, Olivier Dauger, auteur de la série Ciel de Guerre (entre autre), est un as de la ligne claire. Les coucous sont réussis, les cases équilibrées et l’ensemble harmonieux. Ainsi, les deux auteurs réussissent à nous embarquer dans le sillon de la famille Nowak. Un petit sentiment d’impatience est né pour connaître la suite et fin de ce récit.