L'histoire :
Après avoir été percutée par un astéroïde gigantesque en 2085, la lune s’est dangereusement rapprochée de la terre. Perturbée par de formidables champs gravitationnels, notre planète a dévié de son axe et les eaux ont recouvert la quasi-totalité des terres émergées. Les survivants de ce cataclysme se sont installés dans des bases sous-marines ou ont entrepris de rebâtir des cités sur deux uniques îles escarpées. C’est au pied de l’une d’entre elles, Princip’île, que vivent nos héros. Lily est une jeune fille amnésique, repêchée un beau jour par Ektor et Jarba, peu impressionnés sa peau bleue bizarre. Ces deux pêcheurs d’« objets de l’ancien monde » vivent de la vente de leurs antiquités : ventilateur, vieilles passoires ou… ordinateur portable. C’est d’ailleurs en manipulant cet étrange livre différent des autres, qui accompagnait Lily lorsqu’ils l’ont repêchée, que l’écran s’allume un beau jour. Une vidéo s’adresse alors à Lily, pour lui demander d’aller à la rencontre du « monarque » pour récupérer « les codes »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le synopsis de cette nouvelle série ressemble à bien des stéréotypes de science-fiction. Une jeune fille qui a le sentiment d’avoir un rôle majeur à jouer, apprend franco qu’elle est justement une clé déterminante pour l’avenir de l’humanité (ça alors !). Mais ce léger manque d’originalité de départ ne doit pas masquer le résultat. Kélilan, qui a déjà orchestré seul la traversée onirique d’Azur Daffodil, storyboardé sur Pirates ou participé à la mise en place de la Compagnie des glaces, se charge à nouveau du scénario et du dessin. En dépit de dialogues un tantinet poussifs et d’une progression narrative un peu gauche, l’étude de ce monde post apocalyptique est plutôt réjouissant et le récit est correctement rythmé. En conclusion, la bonne vieille réflexion sur l’intelligence artificielle (à partir de quel degré de sophistication, un robot doit-il être considéré comme un être vivant ?) a comme un goût de déjà vue, mais passons. Côté graphisme, bien que certaines planches aient été plus finement réalisées que d’autres (la différence est flagrante sur les planches 4 et 5), la mise en images de Kélilan est fort sympathique. Quelques cadrages s’étalent parfois sur deux pages entières pour renforcer le côté spectaculaire d’un album qui couvre au total 52 planches.