L'histoire :
Lisa est une jeune fille qui collectionne les petits cailloux de formes bizarres, ainsi que les petits os. Elle aime se balader et chercher un peu de rêve dans le monde qui l'entoure. Au décès de sa mère, son père étant porté disparu, Lisa rejoint sa marraine et doit s'acclimater au fils de cette dernière, un enfant puéril et jaloux. La jeune fille aime jouer dans les terrains pour s'écarter de ce lourd passé. Une fois, elle trouve un casque orné de deux grosses cornes. Elle s'amuse ensuite avec l'objet avant d'écouter les petites voix qui chuchotent dans la forêt. En avançant, Lisa remarque un arbre à la forme bizarre. En passant entre deux de ses branches, elle se retrouve dans un monde qui ne ressemble plus vraiment au sien. Rien n'est comme d'habitude. Les sons. Les odeurs. Elle aperçoit un crâne coincé dans une roche. Elle essaie de le retirer, mais n'y parvient pas. Elle décide donc d'arracher les dents pour se faire des souvenirs. Seulement, elle ne peut pas rester en ce lieu, les voix lui somment de repartir...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis une grosse dizaine d'années, l'artiste mexicain Tony Sandoval explore le mal-être de l'adolescence dans des récits empreints de poésie et d'onirisme. Avec Mille tempêtes, l'auteur se lance dans une nouvelle histoire dont il a le secret. Nous suivons ici Lisa, une jeune fille qui préfère se réfugier dans un monde fantaisiste plutôt que d'être confrontée à sa marraine et au malheur qui s'accable sur elle depuis un moment. Dès les premières pages, nous replongeons immédiatement dans les compositions symboliques de Sandoval et de l'atmosphère atypique qui s'en dégage toujours. La progression de l'histoire se fait en alternant les différentes dimensions. Un habitué des univers de Sandoval devrait s'y retrouver, mais pour le lecteur dont ce serait la première immersion, Mille tempêtes n'est probablement pas la BD la plus accessible de l'auteur. A trop vouloir explorer des paraboles poétiques, on finirait par s'y perdre. Le récit est d'ailleurs bien confus par instant. D'un point de vue graphique, Sandoval nous embarque une fois de plus avec son style atypique et les différentes techniques (aquarelles, crayonnés) qu'il utilise malicieusement. Parfois proche d'un l'ouvrage expérimental, Mille tempêtes est donc une semi-déception.