L'histoire :
Le peuple de Muraille, apparemment entièrement masculin et guidé par le dogme du Cycle, se consacre à la construction d’une monumentale muraille faisant le tour de la terre, entourée par les océans. Cette société se structure de manière pyramidale, depuis la « plèbe » des ouvriers jusqu’aux Architectes, qui règnent en cumulant les fonctions religieuse et militaire. L’équilibre de ce monde est soudainement menacé, d’une part par la pénurie inexpliquée d’approvisionnement et de matière première de construction, et d’autre part par l’irruption dans sa belle mécanique de plusieurs « grains de sable ». Notamment, une belle et sauvage jeune femme et deux mystérieux comploteurs, dont les motivations ne sont pas encore claires. Le Conseil régnant de Muraille décide de mettre sur pied une équipe pour l’envoyer en mission à la recherche des convois disparus, au travers des contrées environnantes, a priori hostiles. Dans ce contexte de crise, un homme, Tellurin, qui se distingue par son honnêteté et son courage, voit son destin basculer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La construction d’Immobile est à l’image de son personnage central : la fameuse Muraille. Elle est extrêmement soignée et le scénariste Francis Laboutique veut manifestement faire démarrer leur série sur de solides fondations. F. Laboutique et I. Holgado parviennent à dessiner les contours d’une civilisation riche et complexe, tout en faisant la part belle aux personnages. Les premières pages plantent d’emblée une atmosphère délétère et toxique, tout en introduisant les individus clefs. Puis, sur un mode quasi cinématographique, on comprend ce qu’est Muraille grâce à un habile« dézoomage ». Cette brillante construction scénaristique se reflète de plus dans un dessin net et animé, qui privilégie l’alternance de champs et de cadrage aux détails excessifs. Le tout s’accompagne toutefois d’un revers principal : à force de vouloir planter toutes les intrigues en même temps, le seul tome 1 ne possède pas l’espace nécessaire pour aborder les motivations des uns et des autres. Cela laisse le lecteur sur sa faim, avec l’impression de faire face à une seule introduction, dont l’aventure ne commencera vraiment qu’au prochain numéro.