L'histoire :
Pour la troisième fois cette semaine, Ian Aranill perd au dé. Il va devoir amener la soupe au sorcier. Sur le chemin, il croise les combattants assouvissant leurs besoins les plus primaires et se doit de refuser les invitations à participer à la volée, car le sorcier déteste que sa soupe soit froide. Alors qu’il s’accroupit pour poser le récipient devant la tente, le sorcier est là, dans l’entrebâillement de la porte. Ian, surpris de la présence du sorcier, décèle rapidement de l’inquiétude dans son regard. Alors qu’il allait ouvrir la bouche pour parler, ce dernier l’interrompt et lui ordonne de se taire. Au loin, sur le pont du campement, un homme venant de nulle part surprend une sentinelle et l’égorge devant ses compagnons d’armes stupéfaits. Se ressaisissant de leur surprise, les hommes lancent l'alarme : l’armée des Sans-âme est attaquée en son sein. Les hommes se battent avec l’énergie du désespoir et ont l’intime conviction qu’ils luttent contre des démons. Venu à la rescousse, le sorcier reconnait rapidement la menace et lance un sort pour les détruire. L’assaillant se replit et fuit. Ces derniers sont les Gospodakrùta, les seigneurs du sang. Les héritiers de cette longue lignée vivent en Merovie. Le capitaine de l’armée des Sans-âme prend quelques hommes avec lui pour lancer les représailles.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel opus sent encore la poudre. L’armée d’occupation des Sans-âme n’a droit à aucun répit. Cette fois, ils se font attaquer dans leur campement par une menace démoniaque. Le récit avance quelque peu et les auteurs nous délivrent des révélations sur plusieurs personnages principaux et même sur un personnage apparu dans le premier opus, qui s'était fait oublier dans le second. Les scénaristes ouvrent plusieurs portes pour le prochain tome qui, on l’imagine, va être saignant comme les précédents. Si on analyse ces trois derniers tomes, la dernière grande bataille s’est déroulée dans le premier opus. Le récit est cantonné pour le moment à des missions par petites escouades où l’on retrouve le fameux « la charogne » et Ian. Une fois n’est pas coutume, l’ennemi manque d’originalité. Dès les premiers traits, les auteurs montrent les incisives saillantes de l’assaillant. Nul doute, les Sans-âme affrontent des démons qui sont ni plus ni moins que des « vampires ». Assoiffés de sang et dormant dans des sortes de caisses en bois, pour ne pas dire cercueil, au fond d’une crypte, les seigneurs du sang manquent terriblement de... mordant. Au niveau graphique, Ivan Calcaterra cède le crayon à Alfio Buscaglia qui se charge du rendu artistique de ce tome. Pour le coup, même si l’univers graphique et le trait réaliste des deux hommes offrent une certaine cohérence et continuité, le personnage principal perd en similitude. C’est souvent le risque des séries à plusieurs mains : les dessinateurs se succèdent et souvent le lecteur identifie une identité graphique idéale dans le lot et peut être déçu dès que le crayon change de main. Malgré cela, la ligne directrice reste inchangée, le découpage est toujours aussi dynamique et la série maintient sa rudesse et sa dureté ancré dans son ADN depuis le premier opus.