L'histoire :
En raison de son infirmité qui l’oblige de se déplacer en fauteuil roulant, le petit Sébastien Macaire est surnommé Schumi (en hommage au pilote Schumacher…). Ce handicap ne nuit pourtant nullement à sa jovialité et à sa vitalité ! Car entouré de parents (aimants), d’une petite sœur (normale) et de super potes comme Hamilton (nul en orthographe), Schumi est ultra-dynamique et volontaire ! Il n’a qu’un seul ennemi : l’insupportable et crétin Guntmar, qui n’aime rien tant que se fiche des conséquences inhérentes aux déplacements en fauteuil roulant. Schumi a néanmoins conscience que cette insondable bêtise est un handicap bien pire… D’ailleurs, son fauteuil, qu’il a surnommé Rouli-Roula, est un allié fidèle doté d’une réelle personnalité. En revanche, ce qui agace prodigieusement Schumi, c’est l’intolérance des gendarmes qui voient dans ce fauteuil un moyen de locomotion enclin à la contravention… ainsi que le long escalier qui mène à son magasin préféré de modélisme. Un autre détail – et pas des moindres – dans la vie de Schumi : il côtoie régulièrement un extraterrestre qui se fait appeler Armand de la Batelière et qui programme à distance avec son peuple une invasion de la Terre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bien avant le colossal succès ciné d’Intouchable, Zidrou et E411 avaient mis à l’honneur les handicapés et prouvé qu’il était possible de rire sur le sujet. Leur petit héros Schumi rempile avec ce second volet de 46 gags en une planche surfant sur la thématique du handicap, à l’humour globalement varié et de bon ton. Soulignons cet aspect, car la capacité de renouvellement est relativement rare dans le registre, qui se contente généralement d’un comique de situation consensuel pour ne pas dire téléphoné. Tout aussi inspiré que pour le premier tome, Zidrou évite effectivement tout à la fois le piège de la mièvrerie et de la facilité, notamment en étant un peu plus méchant envers son personnage. Il met tour à tour en scène l’extraterrestre (réel ou imaginaire ?), la chaise-roulante animée d’intelligence, le flic trop con pour être probable, l’intransigeance des profs vis-à-vis de la scolarité du gamin (ça n’est pas parce qu’on ne peut pas marcher qu’on doit se permettre de se reposer les méninges !) ou ses refoulements oniriques… Ce faisant, le scénariste cerne parfaitement le périmètre de son sujet : les difficultés sociales liées au handicap sont soulignées sans lourdeur, avec entrain et bonne humeur, et contribuent de fait à une juste prise de conscience par le public valide. La jovialité et le dynamisme de ton ressortent aussi beaucoup à travers le dessin gros nez ultra caricatural – mais parfaitement lisible – d’E411, de son vrai nom David Evrard (mais quel curieux pseudo, tout de même !).