L'histoire :
En l’an 210 après Jésus-Christ, sur une voie romaine menant vers l’Ouest, Andosos, Luctos et leur petite communauté cheminent vers Cutamagos, village prospère où ils espèrent débuter une nouvelle vie. Accueillis par les habitants à leur arrivée, ils partagent un repas autour du feu et s’enquièrent d’un endroit où s’installer pour échapper à la pluie et à la fatigue des enfants. On leur indique une ancienne forge désaffectée. Au petit matin, séduits par les lieux – un ancien village d’artisans avec un canal – ils décident de s’y établir, convaincus que cette terre peut accueillir leur avenir. Près de sept siècles plus tard, en 889, un nouveau chapitre s’ouvre. Les Vikings, jusque-là cantonnés autour de la Seine, lancent une série de raids en direction de Baiocas, qu’ils mettent à sac. Trois guerriers blessés rebroussent chemin vers l’arrière-garde du chef Siegfried, mais s’arrêtent en route dans un village. Méfiants, les habitants se cloîtrent chez eux, mais offrent tout de même un peu de nourriture : un simple chou au lard réchauffé. Parmi les Vikings, Bjorn est trop gravement blessé pour continuer. Il succombe à ses blessures. Ses compagnons l’enterrent près de l’église dédiée à Saint-Martin, sur laquelle on trouve encore les sculptures d’Andosos...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Grande Histoire de Caen propose une plongée complète dans le passé de la cité normande, à travers une intégrale réunissant les deux volumes déjà parus. Composée de 20 chapitres, l’album alterne séquences de bande dessinée et pages documentaires illustrées, construites sous la direction de Jean Blaise, avec un souci de pédagogie et de lisibilité constant. Le travail de scénarisation de Jean-Blaise Djian se distingue par sa rigueur : chaque épisode est soigneusement découpé et accompagné de documents explicatifs, mêlant photographies et illustrations, pour inscrire les récits dans leur contexte historique. Du village gallo-romain à la ville moderne, l’ouvrage traverse les grandes périodes – invasions vikings, domination anglaise, guerres, Révolution, Empire, Seconde Guerre mondiale – en mettant en lumière figures emblématiques et moments-clés : Guillaume le Bâtard, Thomas Beckett, Charlotte Corday, Napoléon, jusqu’à la libération de Caen, ville martyrisée en 1944. En arrière-plan, une même idée revient : celle d’une ville-phœnix, méconnue, mais en perpétuelle reconstruction. Le choix d’un collectif de dessinateurs (Emmanuel Despujol, Andrea Rossetto, Alain Paillou, Frédéric Boullet, Thomas Balard…) permet une diversité de regards, tout en conservant une homogénéité graphique qui donne une réelle cohérence à l’ensemble. Dense, accessible, bien documentée, cette fresque historique accompagne dignement la célébration du millénaire de Caen et rend hommage à une ville qui, depuis 1025, n’a cessé d’écrire son histoire.