L'histoire :
Une fillette habillée en fée habite dans un « schelem » (un HLM) d’une grande ville, avec ses parents. Son passe-temps favori ? Jouer à la dinette à côté des bennes-poubelles collectives, avec les animaux morts qu’elle a trouvés… ou qu’elle a tués. Tout est laid dans sa vie : l’immeuble en lui-même, les gens qui y habite et même ses parents. Elle n’aime pas son père et elle déteste sa mère. Elle déteste aussi tellement son grand-frère qu’un jour, elle le tue en faisant croire à un accident. Elle le fait rentrer dans une cage d’ascenseur en panne, puis elle appuie sur le bouton pour que la cabine descende l’écrabouiller. Avec son sourire sardonique, elle compte alors les aiguilles des étages de l’ascenseur, comme si elle jouait à cache-cache. Quelques minutes plus tard, des voisins trouvent la bouillie de sang et appellent la morgue. En hommage, elle crée un ascenseur avec une petite boîte en carton dans sa maison de poupée, pour pouvoir y écraser son frère de temps en temps. Par la fenêtre, elle voit aussi les voisins de l’immeuble d’en face. Des gosses de riches qui lui font parfois coucou. Elle, elle leur rend leur salutation en leur faisant des doigts d’honneur. Dans l’immeuble, il y a aussi les Dumesnil, des racistes, et leur fils Grégory, trop con, trop moche. Il y a aussi des racailles qui trainent tout le temps sur la passerelle de secours, à fumer des pétards. Ça l’énerve…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée directe d’Un léger bruit dans le moteur et de la série macabre à succès RIP, Gaet’s nous présente une fillette sans prénom, avec un joli déguisement de fée rose, mais qui a l’âme plus noire que le pire des monstres humains. Comme elle est mignonne, on lui donnerait le bon dieu sans confession… mais en réalité, elle est une psychopathe qui tend des pièges ignobles et assassine tous les gens qu’elle peut – y compris sa propre famille, qu’elle hait. Sur le ton de la comptine pour enfants, mais avec des actes ignobles, moches, sales et méchants, Gaets découpe son histoire pour adultes en autant de chapitre que d’exactions. Elle écrabouille son frère dans la cage d’ascenseur, elle dévisse la passerelle pour que les racailles tombent et se tuent, elle pousse la voisine nonne dans l’escalier glissant pour qu’elle se torde la nuque en bas… Bref, elle est 100% diabolique, irrattrapable. Il faut dire qu’elle a quelques circonstances atténuantes, car tout est sordide autour d’elle. Ses voisins sont humainement laids – l’un est raciste, l’autre pédophile – sa mère est une pute alcoolique… Il n’y a qu’un personnage qu’elle épargne et on vous laissera découvrir pourquoi. Au dessin, Etienne Friess reprend le flambeau de Jonathan Munoz (avec son adoubement) et de Julien Monnier (dont les personnages de RIP font des caméos) dans la même veine artistique. Pour certains personnages, il avoue ses inspirations dans une interview finale décontractée, avec un making-of fun.