L'histoire :
Des scientifiques partis en expédition en Antarctique relèvent sur leurs sondeurs des signaux étranges. Ces ondes sont trop régulières pour être naturelles. A partir des données recueillies, ils arrivent à établir des plans : à plus de 3000 mètres de profondeur se trouveraient des ruines qui auraient près d’un million d’années. Toutes les nations décident de collaborer pour forer un puits à la verticale de l’émetteur et ainsi découvrir son origine. Le puits creusé, les chercheurs tombent sur un objet ovoïde tout en or. Après plusieurs jours d’efforts, ils arrivent à pénétrer à l’intérieur. Derrière une porte, ils découvrent dans des caissons un homme et une femme endormis, un masque d’or sur le visage. Les scientifiques décident de réveiller progressivement la femme, dont l’état général semble meilleur que celui de l'homme.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les brillantes adaptations de Shutter island, Scarface, Au revoir là-haut ou encore Couleurs de l’incendie, Christian de Metter s’attaque à un classique de la SF. Le roman de René Barjavel, initialement destiné au cinéma, a été publié en 1968 et il sera notamment récompensé par le prix des libraires. Ici, des chercheurs découvrent deux êtres humanoïdes qui semblent issus d’une civilisation disparue, jadis plus avancée que la nôtre. Après avoir réussi à réanimer la femme, un médecin va communiquer avec elle par l’intermédiaire de la « traductrice universelle ». Elle va expliquer que deux nations s’opposaient et qu’une guerre a éclaté conduisant à une apocalypse totale. Si on replace l’histoire dans le contexte de l’époque, ce récit de SF est une critique ouverte de la guerre froide. Christian De Metter a préservé cette dimension pacifiste du roman, mais il a également restitué avec finesse la relation amoureuse entre les êtres venus du passé, ainsi que les sentiments qu’éprouve le médecin pour celle qu’il a réanimée. Même les personnes qui ne sont pas attirées par les aventures d’anticipation seront happées par cette adaptation très convaincante. La psychologie des personnages est bien élaborée ; plusieurs rebondissements maintiennent le lecteur en haleine et pour terminer, on se laisse surprendre par le dénouement de l’histoire. Fidèle à son style graphique avec une grande maîtrise des aquarelles, De Metter retranscrit magistralement cette ambiance froide, pesante et singulière du récit. Un excellent moment de lecture.