L'histoire :
Iris Speranza est une journaliste française indépendante. L’un de ses patrons, Gilles Leroux, la convoque pour un déjeuner à bord d’un bateau-mouche parisien afin de lui proposer un sujet à hauts risques. Un confrère, le reporter Axel Schwartz, a en effet été assassiné en Afrique de l’Est alors qu’il menait une enquête sur le trafic d’ivoire. Gilles Leroux demande à Iris de reprendre l’enquête et lui promet qu’elle bénéficiera des dernières technologies en matière de protection et de brouillage. Même si Iris n’est pas journaliste d’investigation, le patron de presse sait se montrer convaincant… et la cause est juste. Iris accepte donc et se retrouve rapidement dans un avion pour la Tanzanie. Là-bas, le patron d’un journal ami lui présente la chose : des braconniers tuent des éléphants pour le compte d’un réseau criminel, mais néanmoins très professionnel. Iris prend un ferry jusqu’à l’île principale de Zanzibar où se déroulent les méfaits. Elle y retrouve un ancien journaliste tanzanien qui a démissionné, par peur des représailles. Idriss s’est depuis reconverti en tant que chauffeur de taxi. C’est dans le taxi de ce dernier, en se faisant passer pour une cliente, qu’Iris apprend tout sur le réseau criminel…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
15 ans après les séries Imago Mundi et Climax, alliant écologie et nouvelles technologies de pointe, Achille Braquelaire et Corbeyran récidivent avec ces thématiques. L’objectif est de sensibiliser le grand public aux enjeux durables et sociaux de la planète (écologie, lutte contre les inégalités, mondialisation et corruption…). Cette nouvelle série porte le patronyme de l’héroïne, jeune journaliste de terrain et d’investigation, Iris Speranza. Et sa première enquête l’emmène en Afrique de l’Ouest où se déroule un immonde trafic d’ivoire, en lien avec un réseau mafieux chinois. Son reportage journalistique sera évidemment jonché de périls, de pièges, de tentatives d’assassinat… et vous pouvez compter sur le talent narratif et l’expérience de Corbeyran pour que ça soit bien rythmé, cohérent et intéressant dans le fond, et bien écrit dans les dialogues – malgré le recours légèrement abusif et bavard des encadrés descriptifs au début, afin de bien définir le contexte et les personnages. Le dessin de l’artiste marocain Salaheddine Basti, pour lequel il s’agit de la seconde BD (après Far Cry chez Glénat) est certes encore très irrégulier. Sa griffe semi-réaliste, avec des angles et des proportions de personnage fluctuantes, des mouvements étranges et une économie de décors, a encore une belle marge de progrès… qu’on suivra sans doute sur d’autres prochaines aventures de la journaliste Speranza.