L'histoire :
Fin juin 1942, Sophie Scholl travaille en tant que secrétaire à l’université de Munich. Elle quitte son poste, un soir, en croisant ses responsables en plein émoi. Des activistes viennent en effet de répandre des tracts de propagande anti-nazie dans le grand hall de la faculté. Le message imprimé en appelle à la révolte contre Hitler et à la prise de conscience humaniste de ses crimes de masse atroces. Sophie ramasse un tract et repère une citation, qui l’interpelle. Elle rentre chez elle et se met à vérifier son intuition dans une pile de bouquins appartenant à son frère, Hans. Elle trouve rapidement cette Législation de Lycurgue et Solon et comprend instantanément que Hans est l’un des activistes. Elle l’accueille alors, quand il rentre de son travail, en l’enguirlandant. Se rend-il compte du danger qu’il leur fait courir ? Mais Hans a l’humanisme chevillé au corps et il lui explique qu’il ne peut continuer à se taire, face à la barbarie pratiquée par le peuple allemand. Il lui révèle qui sont ses mentors, des intellectuels inspirés par la pensée de Saint Augustin, parmi lesquels le professeur Muth. Finalement Sophie se laisse séduire par le mouvement de « la Rose blanche ». Hans l’emmène aussitôt rencontrer ses amis et leur petit atelier d’imprimerie clandestin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que l’Allemagne était dirigée par les nazis, le mouvement de « La rose blanche » s’est insurgé et s’est révélé un contre-pouvoir intellectuel et humaniste, qui a marqué par sa propagande offensive. C’est l’histoire de ce mouvement, d’obédience catholique, que nous raconte ici très prosaïquement Jean-François Vivier, aidé par les dessinateurs italiens Benaimino Delvecchio et Francesco Rizzato. Les authentiques Hans et Sophie Scholl, qui tiennent le premier rôle, mourront guillotinés en martyrs, après leur arrestation et leur condamnation par les nazis. Le scénariste s’appuie sans doute sur une documentation un peu trop présente au début du récit, surtout lorsqu’il fait reprendre des passages entiers des tracts de propagande à travers les dialogues des protagonistes. S’il a le mérite de la conformité, le procédé est lourdaud et plombe l’assimilation du lecteur au mouvement. La suite se révèle mieux rythmée, surtout lorsque l’étau se resserre autour des complotistes. Le dessin réaliste se montre également très « propret » et académique, certes sérieusement repris à partir d’une iconographie riche et précise, et pas dénué de talent et de boulot sur certaines grandes cases animées… mais aussi régulièrement ponctué d’erreurs tragiques, de postures outrancières ou de perspectives ratées (ex : case de gauche p.6).