L'histoire :
Andy a grandi près des chutes du Niagara, dans le Canada anglophone. De son plus jeune âge, il côtoie son oncle Verne et sa tante Jeannie, tous deux fantasques et généreux. Il se remémore aussi l’année où son père l’a littéralement enlevé et séparé de sa mère et de son frère. De son adolescence, il égrène des souvenirs de beuveries, d’arrestation et de désœuvrement, dont le glauque est parachevé par le meurtre d’une jeune fille de son lycée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Johnny I don’t give a Fuck est à l’origine un fanzine autobiographique que Colonel Moutarde a trouvé aux Etats-Unis et adapté chez nous en Johnny Rien à Foutre. Les épisodes qui ont été sélectionnés correspondent à des moments clés ou symptomatiques de son enfance et de sa jeunesse, et sont relatés dans un savant désordre chronologique. La dessinatrice (oui, Colonel Moutarde est une femme) a manifestement pris beaucoup de plaisir à donner forme à une galerie de personnages hauts en couleur, que l’on s’approprie immédiatement grâce à un graphisme caricatural mais efficace. Face aux autres protagonistes, le personnage d’Andy retient en fait peu l’attention et Johnny Rien à Foutre devient la photographie de la jeunesse sans ambition d’une classe populaire oubliée. On n’adhérera cependant pas forcément au caractère anecdotique de l’ensemble, qui est court et ne permet pas d’approfondir l’histoire et le personnage d’Andy. En conclusion, Colonel Moutarde a réussi à rendre digeste un moment de littérature réaliste dont on devine la noirceur, en l’adaptant à la bande dessinée. Essai concluant.