L'histoire :
Un individu petit et gros, mais néanmoins louche, avec une chaussette noire sur la tête pour ne pas être identifié, se balade de nuit en ville. Il est un conspirateur, il va faire péter la société et va se donner les moyens pour y parvenir. Premier obstacle : se réparer dans cette ville labyrinthique, parce qu’il n’est pas un as de l’orientation. Deuxième obstacle : réunir une équipe, parce que conspirateur tout seul, c’est ni marrant ni efficace. Alors il colle des affiches de recrutement un peu partout et surtout, il fait bien attention de les écrire en langage codé, afin que personne ne les comprenne ! Néanmoins, un second individu, tout aussi looser que lui, répond à l’annonce et il est d’emblée recruté malgré la chaussette bariolée qu’il se colle sur la tête (toutes ses chaussettes noires sont au nettoyage). Premier acte fondateur pour cette fine équipe : se donner des noms de code. Ce sera Grand Un et Petit Deux. Deuxième acte : redorer les finances de leur entreprise, afin de payer l’imprimeur qui a fait les affiches. Pour cela, ils passent une petite annonce en proposant des complots en tous genres. Madame Gomez y répond car le chien de ses voisins n’a de cesse de pisser sur sa pelouse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce petit recueil souple édité par la jeune maison d’édition Poivre & Sel propose une collection de gags en une planche centrés sur une thématique fun et légère : la conspiration dans tous ses états. Pascal Thivillon, lyonnais installé outre-manche, publie ici sa première BD, après divers projets BD avortés ou peu médiatiques. A l’aide d’un dessin simple et ultra lisible, une colorisation plus qu’éteinte et une utilisation soutenue du running-gag, il met en scène un duo de conspirateurs du dimanche. Ces deux couillons de compétition sont en effet bien motivés et décidés à vivre pleinement leur passion. Evidemment, étant donné qu’ils sont plus que débutants, qu’ils entament leur carrière par le prisme le plus naïf qui soit et que le contexte social est bon enfant, option Chapi-Chapo pour les décors, ils ne font pas courir grand péril à la planète… La thématique conspirationniste dans l’air du temps prend donc ici le contre-pied d’une ambiance de quartier légère et sans prétention. Nos héros loosers seront effectivement amenés à croiser un président à vie génétiquement mafieux, un guérillero révolutionnaire un peu pleutre et même un extraterrestre totalement paumé ! Un premier album gentiment rigolo et léger…