L'histoire :
Depuis la mort de sa femme Melinda, Théodore Johnson assure avec peine la survie de son cirque. Les temps sont durs, surtout en cette période de crise. Sans compter que les gens préfèrent aujourd'hui aller au cinéma. L'idéal pour le cirque serait d'acheter une nouvelle attraction pour faire venir du public... mais avec quel argent ? Théodore est déjà endetté auprès d'un sulfureux individu, Volkov, pas question d'aggraver son cas. Ce manque de perspectives pousse Théodore à se saouler chaque soir au whisky, en compagnie de son ami Hans. Un matin, Hans lui présente deux nouvelles recrues : des femmes siamoises à barbes ! Mais on ne la fait pas à Théodore : il évente la supercherie en criant au lion... et les fausses siamoises (à fausses barbes) se séparent en courant dans deux directions différentes. Toutefois ce numéro l'amuse beaucoup et il embauche tout de même le duo, pour meubler entre les numéros de son spectacle. Puis un jour, en ville, Théodore est attiré par un attroupement sur la voie publique. Un jeune médium prénommé Caleb se livre en effet à sa séance de possession spirituelle quotidienne. Le public est subjugué et nombreux. Il n'en faut pas plus à Théodore pour lui faire une proposition d'embauche...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce petit ouvrage souple qui ne paye pas de mine, Halfbob propose une histoire plutôt rigolote et sans prétention. Ici, un directeur de cirque est acculé de dettes et inconsolable depuis la mort de sa femme, Melinda. Alcoolique et au bout du rouleau, il se retrouve à devoir gérer un (vrai) médium dans son cirque. En effet, grace à ses révélations, ce dernier est une mine d'or, mais il représente une réelle menace pour le principal débiteur du directeur, un hoimme dangereux. Le ton est léger, plutôt fun et sort largement des sentiers battus. Le dessin est quant à lui minimaliste, sur un mode quasi enfantin et s'intéresse clairement plus aux personnages et à leurs palabres qu'à l'action spectaculaire ou exotique. Découpé en deux chapitres, le rythme de narration offre néanmoins une bonne lisibilité d'ensemble et accorde de l'empathie aux personnages. Bref, de quoi inciter à la découverte. Les dernières planches laissent toutefois le lecteur sur sa faim, avec un final « en queue de ». Cela serait-il la conséquence d'un projet trop tôt avorté ou une suite serait elle envisagée pour lui attribuer le brin de cohérence manquante ?