L'histoire :
Peter est un jeune garçon qui entre au secondaire. Il a les cheveux longs et un visage d'ange. Sa particularité ? Il dit toujours la vérité. Bien que sa famille s'inquiète pour lui, Peter, lui, reste plutôt confiant et heureux. Mais cela, c’était sans compter sur le trio infernal : Gus, Michael et Nico. Ils lui font peur, le harcèlent, le poussent et l'insultent constamment. Lorsqu’il tente de les dénoncer aux adultes responsables, il n’obtient aucun soutien. Il essaie tant bien que mal de les fuir et de les esquiver, mais malgré ses efforts, il se fait toujours embêter. Et sans le vouloir, il les surprend un jour en train de voler. Gus, après avoir gagné la confiance de la grand-mère de Peter, l'attend dans sa chambre pour le menacer de ne rien dire. Peter, quant à lui, cache un billet de 50 $ dans une boîte qu’il regarde chaque jour. Après le départ de Gus, il découvre que le billet a disparu. Moins impressionnable qu'il n'y paraît, il interrompt le dîner de Gus pour réclamer son argent. En rentrant chez lui, il apprend que c’était sa mère qui lui avait simplement emprunté le billet. Gus, bien sûr, ne manquera pas de lui faire savoir le lendemain. Heureusement, une nouvelle venue, Charlotte, ne manque pas d’audace et n’a pas sa langue dans sa poche. Ensemble, ils forment un duo redoutable et Peter commence à prendre confiance en lui. Cependant, sa colère et sa rancune finiront par prendre le dessus sur son contrôle, avec des conséquences bien plus graves que de simples pots cassés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour sa première BD, l’auteur néo-zélandais Ned Wenlock livre un récit très simple mais d’une efficacité redoutable. Les illustrations en noir et blanc se concentrent sur l’essentiel, principalement des gros plans sur les personnages et leurs actions. Les détails et les décors sont secondaires par rapport à l’intérêt de l’histoire. Les dialogues sont minimalistes, souvent réduits à quelques mots. Tout se joue dans l’enchaînement des cases. Il y a un véritable revirement de situation : l’histoire, qui commence comme un conte de vie ordinaire, se transforme en thriller. La tension monte progressivement, avec des changements notables chez Peter, le personnage principal. Ce qui commence comme l’histoire d’un préadolescent ordinaire, qui entre au collège, évolue pour se terminer par une vengeance frénétique. Les personnages, ronds et pratiquement interchangeables, sont identifiables seulement par leur coupe de cheveux, ce qui souligne leur uniformité et leur manque d'individualité. L’absence de distinction marque l’ironie du phénomène de harcèlement : des individus fondamentalement semblables se déchirent pour des raisons futiles, soulignant la banalité et la violence, souvent alimentée par l’indifférence ou l’incompréhension des adultes. Une simple histoire de vie qui bascule, car il n’y a ni écoute ni soutien de la part d’une autorité responsable ; le drame arrive inévitablement, pour y mettre fin. Cette BD mérite de figurer au programme scolaire.
