L'histoire :
Gerard Van Honthorst est un hollandais qui aime la peinture tout autant que la fête. Son ami, Dick Van Baburen, est un hollandais rouquin amateur de combats de coqs. Les deux comparses sont des grands connaisseurs de peinture et particulièrement de l'italien le Caravage. Du coup, ils font des pieds et des mains pour obtenir un congé, leurs travaux du moment pourront attendre. Ils sont prêts pour le plus beau voyage de leur vie : marcher sur les traces du Caravage et contempler ses retables à Naples ! Arrivés dans l'ancienne capitale du royaume des Deux Siciles, les deux hommes s'arrêtent dans une auberge. Au fil de la discussion, Gerard finit par dévoiler le vrai objectif du voyage : il connaît une personne qui soutient que le Caravage n’est pas mort...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Faire une bande dessinée sur la mort suspecte du Caravage ? C’est l’idée un peu folle de l’auteur espagnol Alvaro Ortiz, passionné du maître italien qui a révolutionné la peinture avec sa technique puissante et sa violente utilisation du clair-obscur. Alvaro imagine deux « fans », comme il les appelle, de Michelangelo Merisi da Caravaggio. Démarre alors une sorte d’enquête qui permet de parler du fameux peintre et de faire un petit résumé de sa carrière. De ses œuvres les plus sombres à l’assassinat d’un de ses rivaux, de la fête à la condamnation papale, Alvaro brosse la vie du peintre en quelques allusions. Il y glisse bien évidemment quelques dessins qui représentent les tableaux du maître. Et c’est tout… En effet, si l’aventure est plaisante et non dénuée d’humour, l’album est minuscule et fait à peine trente pages. Du coup, la lecture est bien rapide. Pourtant, le décalage entre passion artistique et humour est savoureux. Ainsi, la scène où Gerard et Dick cherchent leur idole se transforme très vite en une immense beuverie ! Le style graphique d’Alvaro Ortiz est aussi décalé par rapport au propos. Le dessin est quasi caricatural et enfantin avec des décors cubiques et des visages ronds amusants. Les couleurs sont chaudes et rappellent beaucoup plus le style flamand que l’art du Caravage. On est donc très loin du style du peintre milanais, d’autant que les reproductions de certains de ces tableaux prêtent à sourire tant on s’éloigne de l’œuvre originelle. Une plongée divertissante dans le monde de l’art et dans la vie du Caravage, mais qui passe beaucoup trop vite. Un peu comme une virée entre amis…