L'histoire :
Tous les jours, à midi, de manière immuable, le potier et le souffleur se retrouvent à l'extérieur de leurs maisons, situées en plein milieu d'un désert. A l'extrémité de chacune d’elles, une table de longueur improbable. Ils échangent ainsi sur leur nuit et leur matinée. Le souffleur s'épuise à expliquer au potier les casses inexpliquées de son travail qu'il trouve à son réveil. L'autre l'interroge, lui propose de se reposer. Mais il semble que le sommeil de ce premier soit perturbé. Petit à petit, les interrogations vont devenir insupportables. Jusqu'au jour où...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Maria Medem est née à Séville (Espagne), en 1994. Après avoir terminée ses études aux Beaux Arts, elle entre dans le milieu de la bande dessinée et publie dans divers fanzines. En 2018, paraît Satori chez l'éditeur néerlandais Terry Bleu. Suivront trois ouvrages dont deux aux éditions Fidèle. Elle a participé aussi à des anthologies internationales ainsi qu'à des journaux prestigieux tels le New York Times et Wire. Son style très contemporain est typique de l'illustration de revues d'art et de création, telles Kiblind, et la place d'emblée parmi les « chercheuses » en narration graphique. On pourra trouver des atouts aux aplats de couleur flashy, aux formes géométriques représentant des décors minimaux et des personnages à peine esquissés. Mais c'est le propos psychologique de cet ouvrage qui interpelle avant tout. Car les dialogues au langage peu soutenu sont secs, très mystérieux, tout en étant chargés de significations. On sent une souffrance émaner de ce décor et de ce scénario cauchemardesques, et la fin révélera le propos. Une œuvre à la beauté chaudement glaçante.