L'histoire :
McCoy est poursuivi dans le désert par Calaghan. Les deux hommes finissent par se retrouver. Le duel s’engage : McCoy tire le premier et abat son adversaire... COUPEZ ! La scène est terminée et le réalisateur annonce qu’il n’y aura qu’une prise. L’acteur qui joue McCoy est tout heureux de se reposer lors de la pause. Sa filleule Camille court pour le retrouver. Richard l’invite à venir manger ce soir : c’est barbecue. La soirée commence, mais Richard est surpris : sa filleule refuse de prendre des brochettes. Elle explique qu’elle est végétarienne. Son parrain est choqué : à 13 ans, elle est un peu jeune pour faire ce type de régime alimentaire. Camille rit et répond que ce n’est pas une question d’âge mais de réflexion sur la vie, la nature et le monde. L’homme a toujours traité l’animal comme inférieur, que ce soit dans la science, la religion ou la société de consommation. Il a même dressé certains animaux à le servir ou combler sa solitude. L’abattage en masse, la surconsommation, Camille refuse tout cela en bloc. Richard aimerait bien la suivre, mais il faut une sacrée volonté pour se passer de viande et de saveurs qui sont liées à l’enfance...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réflexion sur l’alimentation et le végétarisme est de plus en plus actuelle. Cedric Taling aborde ce thème en bande dessinée, à sa manière. Comme une sorte d’autobiographie (le même procédé que l’on retrouvait dans son album Thoreau et moi, Taling semble se mettre en scène en incarnant un personnage qui se cherche dans sa réflexion sur son alimentation. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Richard est un acteur. Car derrière lui, se cache bien l’auteur qui a toujours réfléchi et fait réfléchir sur l’écologie et notre rapport à la nature. Le thème du végétarisme est plutôt bien brossé. En suivant des tranches (pas de viande !) de vie, on le découvre à travers des thématiques simples, de tous les jours. Un peu comme si l’on discutait de ce sujet entre amis, avec certains passages qui frôlent les stéréotypes : l’abattoir, l’extrémisme de certains vegans, le goût de la viande, l’assassinat en masse des animaux, le côté bobo des régimes végétariens, l’industrialisation de l’élevage ou même quelques petits cours d’Histoire comme le massacre des bisons aux USA où la fameuse question pour savoir si Hitler était végétarien... Taling enfonce des portes ouvertes et se contente de se mettre à la place de tout le monde, ou du moins, du français moyen qui est en droit de se poser des questions, mais qui a aussi ses envies de viande ou de saucisson. On évite donc l’écueil de la moralisation ou de la bien-pensance. Sans parti pris, on est simplement sensibilisé à la cause animale. Ce sont d’ailleurs les plus beaux passages visuels avec certaines cases qui sont de véritables hymnes à la bête. Finalement, si le fond du sujet manque d’originalité et de profondeur, c’est la façon de le raconter qui est novatrice. L’auteur oscille sans arrêt entre petite pédagogie, propos philosophique, récit de vie, avec un décalage et un humour agréables et frais. Un sujet sensible abordé en toute simplicité.