L'histoire :
New York. Frank Kitchen est un tueur à gages d’une efficacité impressionnante et d’une discrétion à toute épreuve. Ce soir, il doit éliminer Sebastian Kaye, un mannequin et designer, adulé dans le monde entier. Le nec le plus ultra de la mode à ce qu’il paraît. Il pénètre dans sa loge alors qu’il est en train de s’envoyer un rail de coke. Kaye est effrayé. Il promet de rendre le fric. Mais, rien n’y fait. Kitchen appuie sur la gâchette froidement. San Francisco, trois semaines plus tard. Frank Kitchen descend du bus et réserve une chambre au Shanghai Hôtel, dans le Chinatown local. John Gleason, un ancien commanditaire avec lequel il a travaillé il y a deux ans, vient lui rendre visite, accompagné de ses hommes de main, Jin Tao. Il a un contrat à lui proposer : un dénommé Robert Chow lui a piqué pas mal de blé et marche sur ses platebandes côté business. Maintenant, ce gars veut faire la peau à Gleason. Et ce gars-là, il faut l’éliminer. Mais pas de tout de suite : dans une semaine, quand il reviendra de Las Vegas. En attendant, Kitchen tue le temps dans les bars. Il rencontre une jolie fille bien carrossée, Johnnie. Quelques jours tard, Jin Tao débarque avec un sbire pour régler le compte de Kitchen. À son réveil, il est sévèrement amoché et pas mal d’éléments ont bougé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’excellent Balles perdues, le trio infernal Hill+Matz+Jef reprend les armes pour nous façonner un thriller de haut vol. Sans jouer les spoilers, le pitch du film se résume avec la phrase « la pire des vengeances n’est peut-être pas la mort ». D’emblée, Matz et Hill captent l’attention avec ce visage en plan serré sur un regard, pour laisser place à un visage bandé. Et bang ! Le duo infernal nous embarque dans l’univers flashy de la mode où Frank Kitchen, un tueur froid comme la mort, exécute son contrat : une star de la mode au look Billy Idolien. Mais à San Francisco, c’est une autre affaire qui attend Frank… l’atmosphère y est poisseuse. Les hôtels sont glauques à souhait, les bars miteux. Les mines des protagonistes sont dignes des grands films noirs. C’est un vrai polar. Dans le Tueur, Matz exprimait la vision cynique d’un homme sans foi ni loi sur le monde qui l’entoure. Ici, il pénètre dans la psychologie d’un homme qui a tout perdu sauf la vie. Jef développe une nouvelle fois son trait significatif, très photographique. Son dessin élégant tranche avec les scènes d’action au couteau, finement croquées sans fard. Ça claque dans tous les sens, ça canarde à tout va, avec des effusions sanguinolentes que n’auraient pas renié Tarantino ! Excellente nouvelle : une adaptation cinématographique est programmée pour début 2017 avec Sigourney Weaver et Michelle Rodriguez... avec Walter Hill aux commandes !