L'histoire :
Cécile, Lucie, Clément, Zachary, Hayden, Justin et Wendy, de jeunes adultes encore mineurs, participent à un camp en forêt animé par des moniteurs à peine plus âgés qu'eux. Un soir, l'un des animateurs raconte l'histoire d'un tueur en série qui, vêtu d'un ciré jaune et dissimulant son visage derrière un masque hideux, aurait sévi dans la région il y a une vingtaine d'années. Après cette sinistre légende, les jeunes sont invités à aller se coucher. Alors que Hayden s'éclipse dans la tente des moniteurs, les garçons, qui ont rejoint les filles, décident de s'amuser aux dépens de Lucie, qu'ils n'apprécient pas, en reproduisant la mise en scène du tueur pour lui faire peur. Mais leur mauvaise blague dérape : Zachary se prend plusieurs coups et Lucie, terrifiée, en profite pour s'échapper. Elle se précipite vers la tente des moniteurs, espérant y trouver refuge, mais elle tombe sur une scène qu'elle n'aurait jamais dû voir, scellant ainsi son tragique destin.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jaune est un hommage assumé aux films d'horreur américains, et plus particulièrement au genre slasher. Ici, pas de demi-mesure : la bande dessinée embrasse pleinement les codes du genre, avec ses adolescents sexualisés à outrance, sa violence gratuite et son goût pour le gore. Tous les clichés y sont repris, créant une atmosphère à la fois familière et dérangeante. La narration, fluide et habilement construite, alterne entre le passé en noir et blanc et le futur en couleur, un procédé qui fonctionne, permet de maintenir le lecteur dans une tension permanente et de donner du rythme à l'intrigue. Graphiquement, Jaune est une réussite. Les dessins sont particulièrement soignés, notamment les scènes en noir et blanc, immersives et pleines de détails. Le trait nerveux accentue la tension, rendant les pages oppressantes au moment opportun. Cependant, si l’on pourrait saluer ce début prometteur, Jaune devra faire ses preuves au fil des 3 tomes prévus pour ne pas rester dans superficialité dont le récit fait parfois preuve. On peut en effet déplorer une hypersexualisation des personnages qui, bien que fidèle aux codes du slasher, aurait dû être évitée pour moderniser l’œuvre et la rendre plus en phase avec les sensibilités contemporaines.