L'histoire :
Jour 1 : 7h00, dans le couloir d’un hôpital. Baptiste, interne, déteste commencer sa journée par une tentative de suicide. Une dame a avalé 14 comprimés d’une boîte, 9 d’une autre et 8 d’une troisième. A son réveil, elle est désespérée et s’adresse au médecin : « Je me suis ratée ». Le jeune urgentiste lui rétorque qu’au contraire, elle s’est réussie, car elle est toujours en vie. La jeune femme est larmoyante, déprimée, car personne ne comprend son mal-être. Baptiste s’installe dans le fauteuil à côté de son lit et prend le temps de discuter avec elle. Il souhaite lui raconter l’histoire, la grande, la belle, celle qu’il sort à chaque fois qu’il croise un prétendant au suicide. Une histoire qui s’est déroulée quand il suivait un stage de médecine généraliste chez le docteur Octopus Quichotte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le succès de son blog médical Alors voila, Baptiste Beaulieu a écrit en 2013 un roman inspiré de son expérience d’urgentiste à l’hôpital d’Auch. Aujourd’hui, les éditions Rue de Sèvre proposent une adaptation BD très réussie. Durant une semaine, on est immergé dans l’univers de cet interne qui parcourt à toute heure du jour et de la nuit différents services de son hôpital. Le jeune médecin est doté d’une authentique empathie : entre ses consultations, grâce à ses chroniques hospitalières, il tiendra à bout de bras une vieille dame en soins palliatifs, qui attend son fils bloqué dans un aéroport. La mort fait partie de son quotidien, mais elle n’est pas pour autant banalisée : le jeune médecin a su garder toute sa sensibilité. Il décrit des portraits de personnels soignants, de malades avec beaucoup de bienveillance et de justesse. Avec subtilité, l’auteur alterne les situations graves, attendrissantes, humoristiques ou émouvantes. Cet ouvrage est empreint d’une grande humanité qui ne laisse pas indifférent. L’écriture est pudique, délicate et avec un style particulièrement soigné. Le dessin aquarellé de Dominique Mernoux est sobre mais efficace. Après la lecture de cet album, lors de votre prochain passage aux urgences (qu’on vous souhaite le plus tard possible), vous vous montrerez plus indulgent à l’égard du personnel hospitalier malgré vos nombreuses heures d’attente.