L'histoire :
Dans la classe, une nouvelle est arrivée. Elle a l'air toute gentille et sage... quand on la regarde. Néanmoins, depuis qu'elle est là, chaque journée à l'école pour Pome et Verte est une sinécure. Insultes, projections de boulettes de papier, de cailloux, dessins humiliants, quolibets, moqueries, bousculades, bagarres : voilà tout ce à quoi elles ont le droit chaque jour. Le pire est que les enseignants sont du côté des agresseurs et ils laissent faire. Les deux jeunes filles sont au bord de la crise de nerf, elles ne savent pas comment s'en sortir. Elles n'ont rien fait pour mériter cela. A un moment, Pome rentre avec un bleu au visage. Elle prétexte être maladroite. Les adultes voient qu'un truc ne tourne vraiment pas rond et vont lui faire sortir les vers du nez. La police pourrait-elle être à la hauteur pour résoudre ce problème ? Il va falloir des armes plus puissantes, car il y a de la magie là-dessous. Anastabotte et Euphronie sentent que quelque chose de malsain plane dans l'air. Il faut se serrer les coudes. Soufi viendra leur prêter main-forte, l'aide de tout le monde est requise. Seule une volonté très forte pourra venir à bout de cette cruelle vendetta...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est vraiment un plaisir de retrouver nos petites sorcières en herbe. On avait pu les découvrir et les apprécier au cours de deux précédents tomes. Marie Desplechin n'a pas de limite à son imagination et arrive toujours à créer des rebondissements drôles, amusants et réfléchis. Même si le contexte de la magie est léger, des sujets sérieux sont abordés. Un thème attire surtout l'attention, celui du harcèlement scolaire. Les chiffres des enfants harcelés à l'école n'arrêtent pas d'augmenter. Des enfants vont jusqu'à se suicider tellement la pression est forte. Il faut agir et pas seulement à travers de fausses actions sur le papier pour faire de la communication. L'un des premiers problèmes est l'inaction au sein de l'école. Trop souvent, on prétexte que ce sont des jeux d'enfants ou que l'autre enfant l'a bien cherché. Le dossier est clôt ; la souffrance pour la victime perdure. Elle a intégré qu'il ne faut pas en parler car la dénonciation, ce n'est pas « bien ». Et cela va lui créer des problèmes si on la croit. Quand la parole est enfin libérée, les évènements peuvent alors prendre une autre direction. Le biais de la magie sur un sujet aussi sensible permet de le rendre accessible. La résolution ne se fait cependant pas sans heurts : on va aller ici jusqu'à la construction d'un bûché ! La sorcière a toujours été le bouc-émissaire des problèmes. Il est très important de s'entourer des bonnes personnes sur lesquelles on peut compter quand tout va mal. La solitude et l'isolement ne sont pas la solution. Magali Le Huche apporte une fois encore sa griffe pleine d'espièglerie, de bonne humeur et de fantaisie. Le duo forme une équipe complète qui sait faire réfléchir et sourire tout en respectant le lecteur. Cette adaptation donne aussi envie de lire aussi les romans qui ont servi de base de travail.