L'histoire :
En 2098, une partie de squash tourne au drame à Venice Beach : l’une des deux pratiquantes s’effondre subitement, victime d’une crise cardiaque. Elle, comme bien d’autres cobayes, participaient aux tests grandeur nature d’un programme de Sécurité Sociale d’un nouveau genre : l’immunocard, qui permet le diagnostic et le traitement des patients en temps réel, à l’aide de puces interchangeables contenant les molécules nécessaires. Ce projet est défendu par Zak Demarest, candidat à l’élection présidentielle des Western States. Or sa campagne est perturbée par un attentat perpétré par des suprémacistes blancs néolibéraux et néofascites, les WOE (pour Wolves Of Elite). Dans l’attentat, une des femmes agents Optic Squad a été tuée. La directrice de cette unité d’action top-secrète, qui utilise des biotechnologies de pointe, demande donc à sa dernière recrue, Katryn Horst, de la remplacer. En effet, le binôme de l’agent assassinée n’est autre que Valdo Reyes, un autre agent Optic Squad avec lequel Katryn a déjà travaillé (voir tome 1). En outre, le sang-froid constant et affolant de Katryn au cœur de l’action en font la garde du corps idéale pour ce qui ressemble à un complot politico-industriel complexe…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour rappel, les Optic Squad sont une unité d’intervention d’élite du futur, qui utilisent des technologies aujourd’hui prometteuses (nano-drones, implants de bio-caméras, systèmes d’auto-analyse en temps réel, apports pharmaceutiques bio-intégrés…) mais tout à fait efficientes en l’an 2098. Derrière ces excitantes intentions d’anticipation, Sylvain Runberg avait scénarisé un premier tome « de présentation » explosif et riche en action. Le duo mixte de héros démantelait alors un réseau de snuff-movies (beuargl). L’auteur monte encore d’un cran dans le bourrin et la grandiloquence dans ce tome 2. Cette fois, il s’agit de protéger un candidat à l’élection présidentielle d’un complot majeur, un candidat qui promeut une SéCu 2.0 : l’immunocard ! Ce système ambitionne le diagnostic et le traitement en temps réel des patients (ou plutôt des électeurs ?). Ou comment les progrès des bio-tech peuvent facilement et gravement dériver sur le plan de l’éthique. Pour autant, l’infiltration des optic squad dans ce milieu tourne vraiment au carnage, tant au niveau des exactions guerrières (ça culmine à partir de la p.54, lorsque bazzokas, drones et avions de combat aboutissent à l’effondrement d’un building et un incendie massif), que de la psychologie des personnages à la fois sommaire et… ardue à pénétrer. Le dessin de Stéphane Bervas a beau être réaliste, dynamique et détaillé, il s’accompagne d’une froide distance entre les dialogues (abondants) et les personnages (difficiles à bien distinguer entre eux). Bref, c’est totalement grandiloquent et rocambolesque… sans compter qu’un complot peut en cacher un autre, qui nous donne rendez-vous dans un futur tome 3.