L'histoire :
Comment peut-on accéder aux conditions collectives du bonheur et les concilier avec le bonheur individuel ? Pour Aristote, il faut agir par bienveillance afin de développer des amitiés sincères. Les résultats sur l’ensemble de la société seront surprenants. Pour Hobbes, la sécurité est un préalable au bonheur collectif. Pour la garantir, il faut déléguer à une autorité absolue l’exclusivité de la violence. Spinoza pense quant à lui qu’il peut permettre à chacun de s’émanciper en favorisant l’esprit critique et l’exercice de la raison. Diderot, grâce à son encyclopédie, considère qu’il faut changer la manière commune de penser en démocratisant et en diffusant les savoirs. Montesquieu revendique le fait qu’il est impossible de favoriser l’intérêt commun en maintenant les inégalités. Les privilégiés doivent être responsables et apprendre à s’autolimiter. Mill défend l’idée que prendre en compte les minorités participe à la construction du bonheur collectif. Pour Sartre, il faut agir en assurant pleinement notre responsabilité : la société s’en portera mieux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour une majorité de personnes, la philosophie est associée à une matière complexe enseignée au lycée et souvent vécue comme rébarbative, dispensée par des intellectuels au discours parfois hermétique. Une discipline aussi sérieuse que la philosophie peut-elle être déclinée en bande dessinée ? Vous avez 4h pour répondre ! Les éditions Rue de Sèvres ont, quant à elles, rendu une très bonne copie ! Fort du succès du premier volume de Philocomix en 2017, le trio Jean-Philippe Thivet, Jérôme Vermer (agrégé de philosophie) et Anne-Lise Combeaud vont à nouveau casser ces stéréotypes en proposant une vulgarisation originale et joyeuse de la philosophie. Le bonheur est à nouveau au cœur des dix approches proposées. Les chapitres sont organisés de manière assez similaire, avec une présentation extrêmement succincte du penseur et de son programme du bonheur. En quelques pages, sa théorie est décortiquée, développée et illustrée par des exemples concrets qui ne manquent pas d’humour. Pour clore la plupart de ces chapitres, une fiche pratique vient synthétiser ces concepts. Cet ouvrage qui traite d’un sujet sérieux est donc à la fois didactique, récréatif, moderne et délicieusement désopilant. Le dessin est souvent caricatural et amplifie ainsi les expressions des protagonistes. Cet ouvrage est à nouveau la démonstration que la BD est un médium très riche aux potentialités immenses qui offre au grand-public une ouverture sur différents sujets, mêmes ceux vers lesquels les lecteurs lambda ne se seraient pas orientés.