L'histoire :
Nous sommes en 1885, à Montmartre. Là, vit la jeune Séraphine, âgée de treize ans. Lorsqu'elle était née, on ne donnait pas cher de sa vie : tout le monde pensait qu'elle n'arriverait pas à survivre. Elle était trop frêle, trop faible. Sa mère rendit son dernier souffle juste après l'accouchement. Elle eut juste le temps de demander au Père Sarrault de prendre soin de son enfant. Mais l'hospice n'était pas le meilleur endroit pour qu'une petite fille grandisse et s'épanouisse. Le curé, se sentant investi d'une mission, lui a cherché un foyer digne de ce nom. Il a demandé à la tante de Séraphine, Charlotte, de venir le rencontrer. Celle-ci ne pouvant s'occuper de l'enfant, elle l'avait confiée alors à une veuve ronchon, répondant au nom de Jeanne. Cette couturière aigrie a donc pris l'enfant sous son aile, et lui a enseigné la couture. Séraphine connut cet environnement jusqu'à ses treize ans. Mais lors de cet anniversaire, elle annonce quelque chose qu'elle a sur le cœur depuis longtemps. Elle ne veut plus coudre. Sa tante Charlotte l'accompagne alors jusqu'à l'arbre de Sainte Rita pour qu'elles puissent prier, et souhaiter un meilleur avenir et un nouveau métier à Séraphine. Le souhait est rapidement exaucé. Séraphine est embauchée chez un couple qui tient un bistrot à Montmartre. Cette nouvelle vie donne des envies de liberté à l'adolescente. Elle va également découvrir la pauvreté extrême qui règne dans les quartiers alentour, et le tabou autour du sujet de ses parents et de la Commune.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les éditions Rue de Sèvres adaptent une nouvelle fois un roman jeunesse de leur catalogue au format bande dessinée. Cette fois-ci, c'est un titre de Marie Desplechin qui a été retenu, et plus particulièrement l'un des tomes de la série Les filles du siècle. Nous suivons ici Séraphine, dans un Paris encore affecté par la Commune. Cette fin du XIXème siècle est marquée par la pauvreté, et par les conditions de vie peu enviables des femmes et des enfants. Manque de chance, Séraphine combine les deux... Malgré des thèmes très durs, l'ouvrage est destiné aux adolescents. On y parle de religion, d'Histoire, de pauvreté et d'éducation. Séraphine évolue dans un environnement peu enviable, pourtant, elle reste toujours très positive, rêveuse, et fera des choix en accord avec ses convictions. Eprise de liberté, elle va s'affranchir de sa condition, en tentant de s'élever socialement et intellectuellement. Nous la suivons en parallèle dans la quête de ses origines. Orpheline, elle est entourée d'un vieux curé, d'une tante prostituée et d'une veuve ronchon, qui prennent tous soin d'elle. Pourtant, elle sent le poids du secret sur ses parents. Graphiquement, le découpage est clair, et le dessin rond, adapté pour un public jeunesse. Cela contraste d'ailleurs parfois avec les propos du récit, qui peuvent être virulents. La colorisation nous immerge dans le Paris de l'époque, avec des teintes pastel. Cette adaptation met en lumière une héroïne jeune, forte et attachante, dans un contexte historique difficile.
