L'histoire :
Dans un monde où l’environnement est une décharge à ciel ouvert et l’horizon n’est que détritus à perte de vue, chacun survit en choisissant ou non de laisser libre-court à ses plus bas instincts. Au cœur de la violence, de la drogue et de la corruption, même les enfants sont livrés à eux-mêmes et doivent survivre... quitte à employer des moyens brutaux ! Eingy, Bambi et Lombric sont des gamins désœuvrés comme tant d’autres qui font les frais chaque jour de cet univers à la dérive, tout en essayant de rendre coups pour coups. D’ailleurs, Lombric, le plus faible de la bande des Microbes est souvent pris à parti par les bandes rivales qui n’hésitent pas à l’amocher salement. Mais lorsqu’un infâme trio s’en prend encore à lui et casse son jouet favori, c’est la goutte qui fait déborder le vase pour Lombric : il est à bout. Heureusement, c’est à ce moment qu’intervient son pote Eingy pour une baston ultra-violente. Lorsque Lombric est pris en otage par un membre de la bande rival qui menace de lui trancher la gorge, les choses se corsent... C’est alors que la terrible Bambi entre en scène avec son flingue pour mettre fin à la bagarre. Ouf ! De retour dans leur planque, les Microbes pansent leurs plaies en pensant à un hypothétique futur où tout ira pour le mieux. Ils espèrent trouver un jour une grande maison pour y vivre en paix, comme une vraie famille... Mais ce futur, existe-t-il vraiment ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On avait découvert Simon Thuillier, alias Petit Rapace, et son univers de Slum Kids il y a quelques mois, au travers d’un court récit dans le cadre de Lowreader T2 via le Label 619. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le jeune artiste n’y était pas allé avec le dos de la cuillère avec son histoire brute de décoffrage qui se déroule dans un monde où l’environnement est une décharge à ciel ouvert et l’horizon n’est que détritus à perte de vue. Pour survivre dans ces enfers, chacun laisse libre-court à ses plus bas instincts via une violence quotidienne. Avec ce tout premier tome de Slum Kids, Petit Rapace a (enfin) toute latitude pour étoffer son univers et développer ses personnages. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’auteur s’en donne à cœur-joie sur chaque page : meurtres, drogue, bastons, tout y est... et plus encore ! Du côté des dessins, Petit Rapace a opté pour des illustrations cartoonesques à la limite du manga, qui tranchent avec l’aspect ultra-violent du scénario. Ce parti-pris s’avère payant. En définitive, Slum Kids est une œuvre racée, crue et particulièrement sombre qui, au-delà de sa surenchère de violence, donne aussi à réfléchir sur le monde qu’on va laisser aux générations futures. À la fois roman graphique d’anticipation et défouloir primaire, ce premier tome est le prolongement parfait du premier récit de Lowreader T2. Vivement la suite...