L'histoire :
Max et Baïa sont perdus dans la jungle, après l'accident de camion qui a couté la vie à Carlos sur la route du camp Herman. Max est fiévreux, complètement abattu par la chaude-pisse qu'il a attrapée en passant la nuit avec la très libertine Corinne. Maïa réalise des décoctions de plantes, récupère des restes de médicaments dans la carcasse d'avion qu'ils ont découverte, et le soigne. Christelle et Charlotte trouvent refuge chez Corinne. Elles laissent derrière elles le cadavre de leur agresseur et un second homme blessé et anesthésié. La jeune femme sous leur protection a échappé à un enlèvement par deux inconnus, probablement les organisateurs d'une filière qui fournit des esclaves sexuelles aux camp Herman. Pour l'heure, il faut effacer les traces et se débarrasser de la jeep que les deux hommes ont utilisée pour transporter les deux infirmières à leur retour du camp. Quelques heures plus tôt, le capitaine Rego, un des rares policiers de la région, venait dans le bar de Margarida pour enquêter sur la mort de Carlos, et apprenait qu'il avait deux passagers à son bord. Une course-poursuite aux multiples protagonistes va s'engager. Les deux infirmières françaises sont recherchées par les trafiquants de prostituées. Corinne et ses amies veulent retrouver Max et Baïa. Rego tente de comprendre ce qui se passe. Et Zachary, le patron du camp Herman, semble s'intéresser à ce jeune français qui vient de débarquer dans la région...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pas de répit dans ce deuxième épisode. L'aventure devient de plus en plus complexe, bien au-delà de la recherche initiale de Max sur les traces de son père inconnu. Quelques personnages très forts donnent profondément le ton, comme Baïa la muette, dont chacune des apparitions se fait sur des planches quasiment muettes, pleines d'intensité. A chaque fois, c'est un changement de rythme extrêmement efficace, remarquablement mis en scène par Olivier Pont. Le dessinateur est au top pour cette nouvelle collaboration, sous le patronage exigeant de son co-auteur, Régis Loisel, lui aussi comme on le sait un grand dessinateur. François Lapierre aux couleurs fait le pont avec l'univers des précédentes séries de Loisel, avec de superbes bleus-verts nocturnes. Le tout donne un récit dense et passionnant, dont on trépigne de savoir comment il va se conclure. Prévue en trois ou quatre tomes, selon le scénariste qui avoue ne jamais savoir si le développement de ses idées ne va pas l'emmener plus loin, la série confirme la qualité de son épisode d'ouverture. Il est encore temps de rejoindre cet univers moite où il pleut beaucoup, pour découvrir petit à petit les secrets cachés de cette communauté hétéroclite au cœur de la jungle amazonienne. Charlotte, Christelle et Margarida ont certainement encore beaucoup de choses à dévoiler de leurs personnalités, Max et Baïa de leur innocence apparente.