L'histoire :
Verte, 11 ans, est une fillette normale. Elle va à l'école, fait ses devoirs, joue avec ses copines, s'intéresse aux garçons, surtout à Soufi... Et elle veut que cela reste ainsi. Mais Verte n'est pas une petite fille ordinaire. En effet, tout comme sa grand-mère et sa mère, c'est une sorcière. Sa mère, Ursule, s'impatiente que ses facultés ne s'expriment pas. Elle s'exaspère de la voir se soucier de futilités comme les garçons. Afin de calmer le stress qui la tenaille et amener un peu de douceur dont elle se sent incapable, elle va recourir à une aide extérieure. Sa mère, Anastabotte, a un bon contact avec Verte. Avec sa bienveillance et sa gentillesse, elle saura lui montrer ce qu'est une sorcière et ce qu'on peut faire avec de la sorcellerie. Il faut dire que les chauves-souris et les mandragores dans les bocaux n'enchantent pas du tout Verte. Elle ne reste pas totalement insensible à l'ombre bleue et à la possibilité de retrouver son père. Elle veut profiter de son libre arbitre et décider de son avenir, en étant comme tout le monde. Sa grand-mère va lui montrer qu'il est possible de vivre normalement tout en ayant des pouvoirs. Il faut avant tout savoir les maîtriser et les connaître. Sa bonne humeur rassure la petite fille, d'autant plus que la mamie a invité Soufi pour le goûter. Les deux enfants vont se rapprocher et les papillons dans le ventre vont s'activer. Que va t-elle choisir pour son avenir ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sortie en 1996, Verte est le premier tome d'une trilogie romanesque qui a rencontré un grand succès. Magalie Le Huche s'empare aujourd'hui avec poésie de l'univers de Marie Desplechin, en créant une belle identité visuelle. Traits en rondeurs, couleurs pastels douces, décors soignés, cases minimalistes... tous les ingrédients sont réunis pour créer un univers féerique. Magalie Le Huche a déjà réalisé deux albums chez Dargaud. Cette BD est sa première adaptation. De son côté, Marie Desplechin, auteure jeunesse, a déjà écrit pour la BD, avec le premier tome du Journal d'Aurore. Assez vite, la complicité a pu se faire entre les deux femmes, ce qui a permis de mettre de la folie douce entre les bulles. Le dessin un peu enfantin rend les personnages plus attachants. La mamie un peu ronde et souriante est assez coquette. Elle parle de temps de temps de son premier et véritable amour. D'ailleurs, elle en parle parfois avec la voisine qui est, elle aussi, veuve. L'amour est important pour elle. Elle va utiliser la magie pour aider une voisine à être plus heureuse. Elle adore sa petite fille et va l'aider à connaître aussi l'amour avec le petit Soufi. Et puis, il y a le père de Verte... Ursule ne veut pas en parler et elle ne souhaite pas qu'il fasse partie de la vie de sa fille. Mais Verte n'est pas une petite fille qui se satisfait d'un non. Elle veut savoir et avoir une famille comme les autres. Son souhait de famille normal peut-il se réaliser ? Elle a un sacré caractère et n'hésite pas à critiquer sa mère et ses petits travers. Bref, de nombreuses thématiques sont sous-jacentes, comme des interrogations sur la famille, l'amitié, la différence, la relation mère-fille, la quête du père... Le tout est emballé dans une ambiance bon-enfant, optimiste et pleine d'humour. On peut faire remarquer que c'est un peu trop idéaliste, car tout finit bien... pour l'instant. Mais parfois, c'est bien, aussi, que tout se passe bien et pas seulement en BD jeunesse. Alors laissez-vous prendre dans un tourbillon de folie et de sorcellerie. Vous en ressortirez Verte de satisfaction.