L'histoire :
Le monde n'est plus tel qu'on l'a connu. Les catastrophes géologiques ont changé l'éco-système et l'eau est devenue toxique. Désormais, chaque être touché par ces liquides subit des métamorphoses définitives. Dans ce contexte, le jeune Poko recherche autour de lui des sources d'eau contaminée. Car si celui-ci subit les mêmes dégâts que n'importe quel individu, il a l'avantage de retrouver son état normal juste après ! En plus, Poko perçoit à l'avance les éruptions aqueuses. Des pillards se pressent dans les environs de la mine d'Artim et capturent Poko. Il faut dire qu'ils sont interloqués par ce type qui se jette dans une mare pleine d'eau toxique... Leur chef commence un interrogatoire, mais un dénommé Barod l'interrompt. Il libère Poko et part avec lui. Le sauveur est en réalité un chercheur qui a besoin de l'aide du jeune garçon pour atteindre les profondeurs des mines d'Artim, afin de sauver sa fille. Or la zone est perturbée par de nombreuses éruptions toxiques...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Root ou Sticky Pants, Xavier change une fois encore d'univers avec Toxic Boy. Ce projet a été imaginé il y a plusieurs années par l'artiste, mais il n'a vu le jour que grâce au système de financement participatif des éditions Sandawe. Avec un format plus petit qu'un comic-book et une forte pagination (280 pages), l'artiste livre un véritable manga (dans l'esprit), mais qu'on peut lire dans l'ordre des pages occidental. Le monde que les lecteurs pourront découvrir est post-apocalyptique, mais dans ce contexte, la nature a l'air de reprendre petit à petit ses droits. L'originalité du récit est que les humains contaminés par l'eau toxique muteront d'une façon ou d'une autre. Or, l'histoire est celle de Poko, qui se transforme pour une durée limitée au contact de cette substance. Cela permet à Xavier de partir dans des délires pour le moins irrésistible. A côté de cet humour omniprésent, l'auteur parsème son récit de séquences d'action régulière et d'un souffle de découverte permanent. On rentre très vite dans l'univers de Toxic Boy et l'on s'y amuse comme un petit fou. Parfois, on y retrouverait presque l'originalité d'un Eiichiro Oda, l'auteur de One Piece. Visuellement, le rendu est simple mais efficace. On reconnaît sans mal le style de Xavier. On regrettera quelques menus défauts dans ce premier volet, comme l'absence de chapitres permettant d'aérer la narration ; ou encore certains rebondissements trop vite expédiés. Cela ne gâche pas le plaisir éprouvé à la lecture de ce premier Toxic Boy.