L'histoire :
Le soir où Cathy Charlier fête l’autorisation de commercialiser le nouveau médicament antipsychotique révolutionnaire qu’elle a développé pour le compte de son groupe PharmaCom, un des cobayes bêta-testeur gâche la fête en se suicidant en public, devant tous les cadres de l’entreprise. En creusant le sujet, Cathy s’aperçoit que certains tests du Zandler ont été cachés et que le produit peut avoir des effets secondaires terribles. Mais le plus terrible, c’est qu’elle donne ce médicament depuis des semaines à son propre fils adolescent, pour calmer ses troubles violents, contre toute déontologie… Pire encore : son directeur de recherche, Georges Vermeer, qui participe de la dissimulation de la dangerosité du médicament, est son beau-père ! Son ancien amant, le professeur Anseel, a découvert le problème et ses magouilles. Il a aussi alerté Cathy. Mais alors, il a été agressé dans son laboratoire par un inconnu et il se retrouve dans le coma, entre la vie et la mort. Un suicide, puis une tentative d’assassinat, ça commence à devenir louche. L’enquête de police cerne de plus en plus Cathy, qui est tiraillée entre sa propre responsabilité, son éthique, son job et l’équilibre de sa famille. Elle hésite à contacter une journaliste lanceuse d’alerte, Feriel Rezadeh, en pleine tournée promo pour son dernier bouquin sur les lanceurs d’alerte…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Johan Massez exécute ici le second volet de son thriller contemporain sur une lanceuse d’alerte fictive, dans le milieu pharmaceutique. La fictive Cathy Charlier et son « Zandler », contre l’entreprise PharmaCom, rappellent fortement le cas authentique d’Irène Frachon et du Médiator, contre les laboratoires Servier. Dans cette histoire, c’est un antipsychotique dont les effets contre-productifs sont dissimulés sur l’autel de la rentabilité. En auteur complet, Massez a particulièrement chargé son héroïne lanceuse d’alerte : non seulement elle est la « créatrice » du médicament, qui doit donc renier 7 ans de recherches ; mais en plus elle inocule ce médicament à son propre fils en loucedé, au mépris de tous les protocoles… En prime, son directeur de recherche manipulateur est son beau-père ; en quadruple effet kisscool, son allié d’alerte est son ancien petit-ami. En somme, une équation de thriller aussi retors que plausible et bien menée. Exécuté selon une ligne claire parfois minimaliste – beaucoup d’aplats de fond ; des personnages qui se ressemblent – le dessin se prête cependant fort bien au ton de cette enquête tendue et franchement passionnante. Les lanceurs d’alerte « ont tous chèrement payé leur détermination à révéler une vérité dérangeante. […] Si vous ne voulez pas que votre vie ou celle de vos proches soit anéantie, préservez votre anonymat ! »