L'histoire :
Rebecca entre dans la blind poet gallery, où un jeune homme monopolise l’attention. Drapé d’une cape, il déclare que l’art est mort, il va d’ailleurs écrire une pièce dont ce sera le titre et où ils seront tous invités ! La jeune femme ne connait personne et à part les types moisis aux regards douteux, aucun des invités ne lui adresse la parole. De dépit, elle s’intéresse aux œuvres d’un taxidermiste, Rufus, à qui elle confie sa solitude. Il lui apprend que celui qui capte l’assemblée s’appelle Victor Koenig, un riche dilettante assez creux, selon lui, et qui a toujours une cour qui le suit. C’est à l’occasion d’une seconde sortie que Rebecca fera vraiment la connaissance de Victor. Puis à la troisième, c’est le hasard qui mettra le dandy sur le chemin de la jeune femme. Cette fois il l’emmènera dans le tourbillon festif de sa vie. Pour son plus grand bonheur…?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est mort, Darling est une chronique sociale sur le thème de l’affrontement, pas toujours silencieux, qui couve entre les citadins et les provinciaux. Les premiers sont les cigales qui brûlent la vie par les deux bouts, les autres sont posés, plus construits mais aussi plus ennuyeux. James Albon compose un scénario qui pourrait se dérouler dans n’importe quelle capitale où viendrait d’arriver Rebecca qui se rêverait peintre. C’est donc logiquement qu’elle remarque dans un vernissage le théâtral Victor qui pourrait être n’importe quel fils à papa, dilettante par essence et incapable de se fixer… Sauf sur Princesse qui sera l’architecte de…? Laissons le suspens agir sur cette histoire, qui porte une bonne intention mais souffre d’un découpage un peu trop simple pour emporter la pleine attention du lecteur. A la manière dont Victor emporte Rebecca, se voyant déjà arrivée avant de comprendre qu’elle n’est, en fait, jamais vraiment partie. Le crayonné vif, vivant, à la limite du psychédélique tout en livrant une ambiance rétro, fluidifie naturellement le récit. La fraîcheur de la couverture se retrouve à l’intérieur, au fil d’une mise en page variée à dominante bleue, jaune et rouge ; non pas toutes les couleurs… cherchez le vert !
Un chroniqueur daltonien.