L'histoire :
Pascalet vit avec ses parents et sa tante Martine dans une métairie en pleine campagne. La vie y est paisible, mais la monotonie du paysage attriste le jeune garçon. Il n’a jamais vu la rivière dont la famille parle si souvent en lui défendant d’y aller. Bien sûr, il en rêve jour et nuit. Parfois Bargabot leur apporte des poissons qu’il a braconné, il connait les bons coins où personne ne va. A la fois craintif et admiratif du personnage, Pascalet en vient à ne plus penser qu’à ces merveilleux coins où il voudrait aller malgré l’interdiction de son père. Un jour de printemps, ses parents s’absentent une semaine en le confiant à Martine. Quand elle n’est pas affairée à ses tâches domestiques, elle se réfugie dans les combles, où elle disparait pendant des heures. L’occasion est trop belle pour le garçon, qui part à la conquête d’un nouveau territoire : la rivière. Après une longue marche, juste derrière une colline, la voilà enfin avec une île en son milieu. Pascalet se sent subitement seul et faible, mais il est retenu malgré lui par cet endroit dont il a tant rêvé. Il se cache dans les taillis tout en gardant un œil sur l’île et finit par s’endormir. A son réveil, la nuit est tombée et des volutes de fumée montent au-dessus des arbres de l’île… Elle est donc habitée !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette adaptation du roman d’Henri Bosco de 1945 L’enfant et la rivière est l’occasion de renouer avec une œuvre forte, profonde et toujours actuelle sur le moment crucial qu’est l’adolescence. L’énergie du trait de Xavier Coste met de la vie dans les vignettes, la chaleur de ses couleurs et la mise en scène composent un ensemble plaisant qui se parcourt un peu comme une exposition qui serait dédiée au roman. Le dessin en aquarelles et pastels numériques amènent une densité un peu étouffante à l’image de l’atmosphère de ce river-movie teinté d’onirisme. La complicité qui unie les personnages est pleine d’une humanité qui peut sembler désuète à l’ère des réseaux sociaux mus par des impératifs moins authentiques que ceux de cette aventure qui n’a pourtant pas vieilli. L’intrigue ménage le suspens et chaque nouvelle étape du voyage de Pascalet a une saveur particulière, le tout se déroulant dans une ambiance laconique et une touche de présence invisible qui rappelle un peu Le Horla de Maupassant. Une réussite, donc.